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Charles Massi, l’encombrant rebelle disparu

Centrafrique / mardi 5 octobre 2010 par Urba Neal
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Dix mois sans nouvelles du chef rebelle centrafricain Charles Massi. Selon sa famille, il aurait été enlevé au Tchad en décembre et remis aux autorités centrafricaines qui l’auraient torturé à mort.

Charles Massi est mort, assassiné et les preuves s’accumulent. Massi ? Un acteur clef de la politique centrafricaine et grand commis de l’État. Né le 25 juillet 1952 à Baboua, dans la région de Nana-Mambéré, dans l’ouest du pays, non loin de la frontière camerounaise, Charles Massi était devenu, après des études suivies à l’École de Santé navale de Bordeaux, pharmacien-biologiste des armées avec le grade de commandant. Régulièrement ministre et député, de 1993 à 2007, il est aussi le fondateur de son parti, le Fodem.

Charles Massi - JPG - 28.1 ko
Charles Massi
Dessin d’Oliv’

La situation, souvent chaotique de Centrafrique, chavire un peu plus il y a deux ans avec l’apparition de différents mouvements en rébellion contre le pouvoir de François Bozizé. Mais, le Dialogue Politique Inclusif (DPI), placé sous l’égide de feu le président gabonais Omar Bongo, conduit à un « accord de paix » signé le 20 décembre 2008. Un processus de démobilisation, désarmement et réintégration des rebelles est alors enclenché. Mais tous les mouvements n’ont pas signé cet accord, c’est le cas la Convention des patriotes pour la justice et la paix (CPJP), présidée par Charles Massi…

Et c’est coiffé de sa casquette d’insurgé que Massi part pour le Tchad début 2009, afin de négocier un accord bilatéral avec Bangui, cette fois sous l’égide du patron de N’Djamena, Idriss Déby.

Maçonneries

Mais, le 16 mai 2009 dans le Sud tchadien, il est arrêté alors qu’il roule vers la Centrafrique. Sur l’intervention de la France, et, dit-on, des francs-maçons, il est libéré le 8 juillet 2009, après avoir manifesté son « intention de faire la paix avec le régime centrafricain ». Il est autorisé à rester au Tchad.

Le président Bozizé refuse désormais de négocier quoi que ce soit avec lui. Il décide donc d’en appeler à un autre médiateur, le congolais Denis Sassou Nguesso, le dictateur de Brazzavile. On raconte qu’après la mort de Bongo, l’influence de ce dernier serait plus importante que celle de l’ autre triste sire, Déby, le potentat tchadien : Sassou est plus élevé que Deby dans les grades de la franc-maçonnerie d’Afrique Centrale.

François Bozizé, également franc-maçon, devrait donc se révéler plus sensible à une intervention du grand maître congolais désormais taulier des loges.

Toujours est-il que Charles Massi s’envole début décembre 2009 pour le Congo, avec l’assentiment de l’honnête Deby, dit aussi «  débit de boisson » tant il aime le bordeaux. En réalité le rebelle Massi, en transit à Douala, s’éclipse pour remonter vers le Tchad, sans doute pour y réceptionner des armes… En tout cas le croit-il. En fait, trahi par des hommes de sa garde, Massi est tombé dans un piège, face à un homme qui lui braque son arme sous le nez : « Ne bougez plus. » C’est fini, le colonel est arrêté.

Cadeau

Cet événement est l’occasion de réchauffer des relations bien dégradées entre le Tchad et la Centrafrique. Bangui livre alors à N’Djaména le « général » Baba Ladde, un rebelle tchadien réfugié en Centrafrique. Et N’Djaména fait cadeau de Charles Massi à Bangui, non sans avoir obtenu l’assurance « qu’aucun mal ne lui serait fait ». Bien sûr. Le 16 décembre, c’est un détachement de la garde présidentielle centrafricaine, conduit par le capitaine Vianney Sem Ndiro, qui vient chercher le prisonnier.

Arrivé en Centrafrique le drame se joue pour Massi. Il est arraché à son siège, ligoté et battu à mort, son corps est jeté à l’arrière d’un pick-up. Certains témoins, des Africains bavards, affirment que le coup de grâce lui a été asséné par un « haut personnage de l’État ».

Findiro a dit

Très vite, la famille et les partisans de Charles Massi s’inquiètent. Peu à peu, des informations filtrent, des photos extraites de deux vidéos, dont l’un au moins a été tourné avec un téléphone portable, circulent. Heureusement, en France comme en Afrique, veillent de gentils procureurs comme Firmin Findiro, maître du parquet à Bangui.

Le 16 août dernier ce magistrat déclare sans honte : « L’enquête n’a révélé aucun élément matériel plausible de nature à attester la disparition, a fortiori la torture et l’assassinat, de monsieur Charles Massi dans les locaux du camp de Roux ou de la prison de Bossembélé. » Findiro a raison, ce n’est peut être pas dans un camp mais tout simplement au bord d’une piste que Massi a reçu dans la tête une balle tirée par «  une haute personnalité »…

(Avec Afrique-Asie)

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