A la Une de Bakchich.info
Bakchich : informations, enquêtes et mauvais esprit
Bakchich : informations, enquêtes et mauvais esprit

Ceci est mon corps…

7 avril 2010 à 10h27
…(alors pas touche)

Si vous le cherchez encore, c’est que vous n’avez pas internet et donc que vous avez échappé au mini-buzz-en-titre de la semaine dernière. Ou bien c’est que vous ne prenez pas le métro, marchez en regardant vos chaussures ou encore que vous êtes myope. Mais ne cherchez plus ! La société de vente par correspondance 3 Suisses l’a trouvé. "Notre point G", à nous les femmes, se planquait "dans notre penderie". Et dire que pendant tout ce temps, vous vous escrimiez, ébouriffiez à le chercher dans notre vagin. Quelle indécence ! Quel manque de tact et de finesse.

 - JPG - 33.6 ko

Ce slogan qui se veut drôle, décomplexé (façon Sex & the City) a eu le mérite de faire l’unanimité contre lui pour souligner sa nullité et sa parenté avec un vomi berlusconien ("J’ai découvert que le point G des femmes, c’est la dernière lettre du mot shopping.") Notez surtout, si vous avez l’occasion de tomber nez-à-nez avec ce chef-d’oeuvre d’expressionisme pub(is)esque, la forme (ronde) et la couleur (noire) de la penderie incriminée dont l’aspect freudien me laisse encore rêveuse quant à ce qu’elle est censée évoquer.

Si les réactions sont à la hauteur de l’attaque, anecdotiques, prévisibles et souvent hélas au ras de la touffe, les 3S de leur côté doivent manger leur pain béni. Certes pas de tollé médiatico-marketing à la Damien Saez, puisque l’affiche n’a pas été interdite, mais ce sera pour la prochaine fois.

A ce niveau d’audace et d’anticonformisme autoproclamé, l’ignorance aurait été la plus méritée des réponses. Sauf que dans notre société du zapping, qui prend et qui jette, qui consomme de la femme, mais aussi du bébé et même de l’éphèbe, qui vole les peaux, instrumentalise les bouches, numérise les courbes, photoshope les nombrils, il est impossible de prôner l’indifférence sans suggérer le consentement.

Le problème dans cette affaire, c’est que si la bite de mon mec est dans son garage, comme le titrait un article de Rue89, et que mon point orGasmique est dans ma penderie, je ne vois pas comment je vais prendre mon pied désormais. Faudra-t-il que je déménage mon dressing à côté de la Xsara Picasso ? A moins de me résoudre à ranger mes fringues dans mon vagin.

Lapsus corporel Okou : l’ondulation