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Angelina’s festivalistic envy of Cannes

Cannes : la tarantinomaniaque

21 mai 2009 à 10h19
Cannes comme si j’y étais.

Après sa palme d’or pour Pulp Fiction en 1994 et sa mémorable présidence du jury en 2004, Quentin Tarantino revient à Cannes et en compétition avec Inglorious basterds. Pourquoi je vous dis tout ça puisque vous le savez déjà… Peut-être parce que, aujourd’hui, j’ai décidé de m’offrir une spéciale Tarantino et pardon à Alain Resnais et à ses Herbes folles .

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Quentin Tarantino (Inglorious Basterds) © AFP

Le film

De quoi ça parle ? Première réelle reconstitution historique pour le réalisateur américain, le synopsis d’Inglorious basterds n’est pas sans rappeler Les 12 salopards, ne serait-ce qu’à cause du titre. Pendant la seconde guerre mondiale se constitue une unité d’élite secrète nommée "les batards" et uniquement composée de Juifs américains qui a pour but de mener des commandos sanglants contre les nazis. Comme à son habitude, Tarantino orchestre toute une panoplie de personnages, ce qui donne une distribution alléchante. Avec qui ? Brad Pitt dans le rôle de l’enrôleur et formateur de basterds, la française Mélanie Laurent dans le rôle d’une jeune femme juive qui se cache sous l’identité d’une exploitante de cinéma, Christoph Waltz dans le rôle d’un colonnel nazi, Diane Krüger dans le rôle d’une actrice allemande agent secret… Mais aussi Samuel L. Jackson et Mike Myers.

Date de sortie sur nos écrans, à nous les vrais gens : 19 août.

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Crédit Photo : Universal Pictures International France

L’accueil

Inutile de préciser que LE Tarantino était LE film attendu de ce festival, sa petite perle précieusement installée en milieu de manifestation. Quentin Tarantino, de toutes les projections depuis le début de ce festival, suscite toujours beaucoup d’intérêt et de curiosité. On s’étonne, on s’amuse même de son enthousiasme, on se réjouit de sa présence comme une caution cinématographique, on surveille et on commente ses réactions. Et finalement on se bouscule à la première projection matinale de son film, alors que deux jours plus tôt on en parlait l’air un peu blasé. Comme le relate le blog de la rédaction de Libé, Attention les marches :

"On a pu vérifier, ce matin même à la projection, l’effervescence que provoque le dingo d’Hollywood à chacune de ses sorties. A l’entrée de la grande salle, c’était la foule des grands jours avec bousculades et engueulades de rigueur, forêt d’accréditations tendues vers le service d’ordre, regards paniqués de ceux qui comprennent qu’ils ne pourront pas entrer et, pour finir, migration sauvage vers la salle du Soixantième anniversaire, ouverte pour apaiser la cruelle frustration des laissés pour compte. Dans la salle, archicomble évidemment, le manège se poursuivait avec applaudissements nourris lorsque le nom de Tarantino est apparu à l’écran et des cascades de rires complices à chaque clin d’œil que le cinéaste adresse dans son film, en abondance, à son fan club."

Les critiques

Inégales. Là où Allô Ciné ne voit qu’un résultat "étrangement déséquilibré" et un "Tarantino plus assagi", Les Inrocks saluent le "plus génial et glorieux bâtard du cinéma actuel" sous la plume de Serge Kaganski. Célébrant la culture geek du cinéaste qui lui permet anachronismes sonores, zapping entre les genres, références subliminales, le journaliste se dit bouleversé "de voir à quel point cette geek culture est enrichie par une véritable culture historique, cinématographique et politique." Et de souligner la babélisation du film, ce brassage de langues étrangères, un Américain qui ferait la nique à la domination américaine, pour conclure que "tout le cinéma infuse ce film, de Hawks à Hitchcock, du métier de projectionniste à celui de critique !" Bruno Icher de Libération trouve le film "baroque et sacrément gonflé".

Potins tarantinesques ou presque

Quentin Tarantino tenait absolument à ce que son film soit sélectionné pour l’édition 2009 du festival de Cannes, et s’est dépêché de le finir dans cette optique.

A l’origine, Inglorious basterds devait s’appeler Inglorious bastards. Tarantino a (subtilement) changé le titre au dernier moment pour que son film ne soit pas pris pour un remake d’Inglorious bastards, titre américain d’un film italien des 70’s auquel il fait cependant de nombreuses références et de nombreux clins d’oeil et duquel il s’inspire largement.

Les critiques ne savent décidément pas tenir leur langue et ont déjà dévoilé que… Tarantino s’est permis de réécrire l’Histoire.

Finalement Angelina Jolie est à Cannes.

***

Moment de grâce au festival de Cannes. en 1994, Quentin Tarantino reçoit la Palme d’or pour Pulp fiction et remercie avec son doigt.

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