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Affaire Bettencourt, caprice c’est fini ?

camp de fortune / mardi 7 décembre 2010 par La Rédaction
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Qui l’eût cru ? Mère et fille Bettencourt semblent enfin réconciliées. Et François-Marie Banier peut garder les dons de un milliard d’euros. Une idylle en trompe-l’oeil. Petit flash back au comble de la tension familiale.

Article publié le 6 juillet 2010

Le procès de François-Marie Banier, accusé « d’abus de faiblesse » par Françoise Bettencourt, la fille de Liliane Bettencourt, devait s’ouvrir jeudi 1er juillet au tribunal correctionnel de Nanterre. Mais il paraît fort probable, compte tenu du climat explosif autour des écoutes pirates de la femme la plus riche de France, que cette audience soit reportée. (Le procès a effectivement été renvoyé jeudi après-midi avec accord de toutes les parties - ndlr).

Bakchich publie des enregistrements inédits, datés du 21 juillet 2009, qui révèlent une certaine fébrilité du côté des défenseurs de Mme Bettencourt. L’avocat de celle-ci, Georges Kiejman, ancien ministre de la justice de François Mitterrand, dévoile à sa cliente et à Patrice de Maistre, son gestionnaire de fortune, les enjeux du procès qui s’annonce. Cinq jours avant cet entretien, la fille de Liliane Bettencourt a assigné en correctionnelle François-Marie Banier, sans attendre les conclusions de l’enquête préliminaire lancée quelques mois plus tôt par le parquet :

- Georges Kiejman : Mme Bettencourt me demandait qu’est-ce qu’elle pourrait faire, elle [Françoise, sa fille, ndlr]. Ben, elle, elle pourrait se retirer, purement et simplement. Il y a peu de chance qu’elle le fasse. (…) Et puis elle a un avocat qui ne l’y incitera pas.

- Liliane Bettencourt : Vous connaissez son avocat ?

- G.K. : Oui, je le connais très bien, oui.

- L.B. : Oui.

- G.K. : C’était mon adversaire dans une affaire qui s’est plaidée en Lituanie [l’affaire Marie Trintignant où Olivier Metzner défendait Bertrand Cantat et Kiejman la famille Trintignant, ndlr]. J’en ai encore parlé avec Mme Daubigney ce matin, qui est le procureur adjoint de Nanterre, et qui est, elle, à l’audience. Parce que je voulais me faire confirmer la date de classement de l’affaire. Elle m’a dit 22 septembre. (…) J’ai eu une conversation très libre avec elle. Je lui ai dit « écoutez, vous savez bien que ce qui complique cette histoire, hein, on est entre nous deux, on ne peut pas dire ça à la presse, (…) c’est que Mme Prevost-Desprez [présidente du tribunal, ndlr] ne veut pas renoncer parce qu’elle considère, comme un beau procès parce que c’est beau pour son ego, sa vanité et son brushing. »

Plus tard dans la conversation, Georges Kiejman revient sur le cas de Mme Daubigney. Liliane Bettencourt ne se souvient plus de qui il parle :

- L.B. : Qui c’est, elle ?

- Patrice de Maistre : Elle, c’est la femme qui est le procureur adjoint de Nanterre.

- G.K. : C’est le numéro deux du parquet de Nanterre. C’est une femme très bien, très pondérée, avec beaucoup d’autorité, très calme. Ce n’est pas toujours le cas – il y a certaines femmes un peu hystériques, mais ce n’est pas son cas. (…) Elle n’a pas l’intention d’aborder le fond. (…) Quand j’en parlais avec la procureuse, je lui disais “mais, enfin, vous savez bien, Mme le procureur, c’est quelque chose qui devrait se discuter non pas devant un tribunal, mais uniquement comme un cas entre psychanalystes” et elle riait ! Et elle disait “c’est exactement ça”.

Si durant tout l’entretien Liliane Bettencourt s’exprime peu et semble largement dépassée par la conversation entre son avocat et son gestionnaire de fortune, elle semble plus présente dès lors que le cas de sa fille est évoqué. Comme si elle cherchait à comprendre les intentions de sa fille dans ce procès. Évacuant les gênantes questions financières, Kiejman et de Maistre ne lésinent pas sur les longues digressions d’ordre psychologique. Quitte à manier énergiquement la brosse à reluire.

- P. de M. : Françoise a été écrasée par sa mère. Parce que vous, c’est… Voilà, c’est toute la lumière.

- L.B. : (inaudible)

- P. de M. : Vous, c’est la lumière et, elle, c’est l’ombre (…)

- G.K. : C’est ce que j’appelle le syndrome de la fille de Nefertiti. (…) Nefertiti était très belle, mais sa fille était un peu moins belle. Un visage intéressant, mais un peu triste. Et on voit toute la tristesse qu’il y a à avoir une mère trop lumineuse.

De Maistre interroge Kiejman sur le calendrier judiciaire, sur l’éventualité que le jugement aborde le fond, ce qu’ils craignent manifestement.

- G.K. : (…) Ça dépend du compte rendu du jugement, parce que ce n’est pas parce que cette juge veut être devant une télévision qu’elle ne rendra pas un jugement de non-lieu.

- P. de M. : (…) On ne peut rien faire.

- G.K. : Non, d’autant plus que, vraiment, je ne les connais pas, mais les deux assesseurs que (inaudible) – un homme et une femme –, ils ont l’air de débiles légers.

- P. de M. : Ils feront ce qu’elle leur dira.

Puis Kiejman choisit de revenir, à nouveau, sur le cas d’Olivier Metzner. Une obsession.

- G.K. : On parlait de Metzner, ça aurait été Jean Veil, ça aurait été Jean-François Prat, ça aurait été Brodin, ça aurait été enfin les quelques grands avocats civils qui existe, j’aurais immédiatement pris mon téléphone.

- P. de M. : Oui, c’est ça.

- G.K. : Et j’aurais dit (inaudible) : “explique-moi pourquoi ce procès idiot doit se dérouler.”

- P. de M. : C’est ça.

- G.K. : Mais, lui, c’est difficile d’expliquer… Metzner, c’est un type pas bête, qui a commencé comme avocat de voyous, en trouvant des vices de procédures qui ont permis de mettre en liberté (…) Il a conquis sa gloire comme ça. Comme un type assez besogneux qui traitait le problème des procédures. Et petit à petit les gens fortunés l’ont amené à faire du droit pénal financier. (…) C’est un type qui travaille tout le temps, qui n’a de satisfaction, lui, que narcissique.

- L. B. : Vous parlez de qui, là ?

- P. de M. : De l’avocat de votre fille, Me Metzner

- L.B. : Il paraît que c’est un crac ?

- G.K. : C’est un crac de la procédure. Non, je vous assure ce n’est pas un vrai crac.

 - JPG - 39.1 ko

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C’est le 12 juillet, dixit le Monde, que l’Inspection générale des finances rendra son enquête sur une éventuelle intervention d’Eric Woerth dans le dossier fiscal de Liliane Bettencourt. Et de son ami, François Marie (…)
La justice ordonne l’expertise médicale de l’héritière L’Oréal. Le bénéficiaire de ses largesses sera jugé en avril, dans le cadre de la plainte pour "abus de faiblesse" déposée par la fille Bettencourt.
Le photographe François-Marie Banier, accusé par la fille de Liliane Bettancourt de détrousser de vieilles dames fortunées, porte plainte contre X.

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3 MESSAGES

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  • Affaire Bettencourt, caprice c’est fini ?
    le mardi 7 décembre 2010 à 16:55
    Daubigney Procureure indépendante ? de qui se moque t’on ?.. une procureure à la botte de Courroye plutôt pour être exact….d’ailleurs la cour européenne de justice ne reconnaît pas ces gens comme indépendant de l’éxécutif qui les nomme et s’occupe de leur carrière… alors ça serait vraiment oser et prétentieux de dire le contraire… c’est même une hponte pour notre pays ou la corruption les passe droits et prébendes (y compris les breloques) dépendent de Sarko… Sarko c’est un tantinet …. Gagdbo !
    • Affaire Bettencourt, caprice c’est fini ?
      le mercredi 8 décembre 2010 à 14:47, voltaire a dit :
      restons calme … il y a belle lurette que plus personne ne fait confiance à la justice de ce pays et encore moins aux divers parquets de l’hexagone qui reçoivent leurs instructions (dans les affaires sensibles ) de… Sarko lui même via le garde des "sots"….c’est un évident secret de polichinelle….
  • Affaire Bettencourt, caprice c’est fini ?
    le mardi 7 décembre 2010 à 13:50, Phil2922 a dit :
    Sous la "coupelle" de Sarko, les femmes Bettencourt se sont réconciliées. Maintenant Woerth est foutu et n’a plus qu’à réserver une cabane au Canada… !
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