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Areva fait rêver le Niger

France/Niger / lundi 7 mai 2007 par Ignacio Manga
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La consécration d’Anne Lauvergeon, la patronne d’Areva, souffre quelque peu d’une ridicule affaire d’eau empoisonnée à l’uranium au Niger.

Engoncé dans son costume de femme la plus puissante de France, et 2e femme la plus puissante d’Europe (au classement 2006 du magazine Forbes), Anne Lauvergeon la patronne d’Areva se verrait bien ministre d’un gouvernement sarkozyste. La brave Anne, autrefois fille préférée de la Mitterrandie, pourrait laisser à son successeur à la tête de l’entreprise nucléaire française le soin de régler quelques menues affaires. Comme ce satané problème nigérien qui a refait surface dans la dernière ligne droite de la campagne et bien avant l’accrochage atomique du débat Sarko-Royal.

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Arevadzilla
© Masioni

Des pisse-froid droits-de-l’hommistes, et de malsains journalistes portés sur l’enquête s’émeuvent depuis 2005 des conditions dans lesquels des filiales d’Areva exploitent les mines d’Uranium d’Arlit. Ces malandrins se soucient de la protection des habitants d’Arlit (60 000 habitants) contre les radiations des minerais extraits dans la mine situé à 7 km de la ville. En cause, notamment la qualité de l’eau.

La Cogema puise son eau dans le sous-sol de sa mine. Puis bonne fille, l’achemine vers la ville où elle est distribuée gratuitement au bon peuple. Qui ne connaît pas sa chance. Car son breuvage vaut de l’or tant il est chargé.

La « station de surpression ZI » affiche un « indice alpha total » de « 4,52 Bq/litres », indique un document interne à la Cogema que feu l’émission 90 minutes (Canal +) avait dévoilé ; et que Bakchich a récupéré. Un chiffre barbare qui traduit une réalité bien plus saine. La radioactivité de l’eau dépasse de plus de quarante fois la limite admise par l’Organisation mondiale de la santé, fixée à 0,1 Bq/litres. Bref de quoi rayonner. Et la tendance est confirmée par l’Algade, laboratoire qui a analysé l’eau pour la Cogema, dont elle était une filiale jusqu’en 2001, en deux occasions.

« Les critères de potabilité des eaux retenus par la directive européenne du 3 novembre 1998 et repris dans la réglementation française (décret n° 2001-1220) ne sont pas respectés par les deux échantillons prélevés en surpression 2 et ZI », décrit Sylvain Bernhard, le chef du département radioprotection sécurité d’Algade, dans un courrier du 10 septembre 2004 adressé à la filiale nigérienne de la Cogema. Le 12 février 2004, soit neuf mois plus tôt, l’Algade prévenait en des termes rigoureusement identiques de la radioactivité de l’eau. Sans que la situation n’évolue.

Heureusement les services de la Cogema se réveillent dès octobre. Et suggèrent d’étudier « la possibilité d’arrêter ou de réduire l’alimentation » des puits incriminés. Sage décision quand les limites de potabilité sont ainsi explosées.

Depuis Areva et sa filiale la Cogema affirment que l’eau qu’elles distribuent ne connaît aucune contamination. Et a tenu à réaffirmer sur son site Internet « son action en matière de surveillance médicale et sanitaire » au Niger dans un communiqué diffusé le 4 avril, jour de la conférence de presse donnée par les associations (CRIIRAD, Sherpa et médecins du monde). Prière de les croire sur parole.

Un petit incident, toujours au Niger, laisse cependant sceptique quant à la volonté de transparence d’Areva en la matière. Le 23 janvier 2004, un camion bourré d’uranate (uranium concentré) en provenance d’Arlit se renverse au cours de son périple vers Cotonou, au Bénin. Manque de bol quelques-uns des dix-septs fûts se renversent sur la route, très fréquentée. Promis par la Cogema pour le 30 janvier, les travaux de décontamination tardent. Et à en croire la correspondance entre le directeur du centre national de radioprotection nigérien et l’ONG Criirad (Commission de recherche et d’information indépendante sur la radioactivité) datée du 27 juillet 2004, il a fallu titiller un peu la Cogema pour que les opérations s’achèvent finalement… le 3 mars. Un petit délai sans conséquence.

Légendes

– Courrier Officiel 1 et 2

Où l’on découvre qu’Areva et ses filiales ne respectent pas toujours les délais pour dépolluer une route pleines de ses petits déchets radioactifs.

– Courrier interne 1, 2 et 3

À neuf mois d’écart, le laboratoire d’analyse missionné par la Cogema alerte son client du non-respect des critères de potabilité de l’eau qu’elle distribue à Arlit.

– Résultats d’analyses

Où l’on découvre que les limites admissibles de l’organisation mondiale de la Santé quant à l’eau sont tout bonnement explosées à Arlit. Et les seuils d’arrêt de la distribution d’eau, soit 0,1Bq/l en indice alpha total, près de quarante fois dépassés. La station de surpression ZI affiche même un indice de 4,25…

Voir en ligne : in Bakchich # 33

Courrier officiel 1
Courrier officiel 2
Courrier interne 1
Courrier interne 2
Courrier interne 3
Résultats d’analyse 1
Résultats d’analyse 2
Résultats d’analyse 3
Résultats d’analyse 4

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