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Arabie Saoudite, des réserves qui s’effritent

Pétrole / jeudi 10 avril 2008 par Eric Laurent
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Les pétroliers commencent sérieusement à se faire du mauvais sang : malgré l’optimisme de façade des dirigeants saoudiens, ils savent pertinemment que les réserves de pétrole du royaume s’amenuisent comme peau de chagrin.

Le 25 mars dernier, le Wall Street Journal révélait que Total s’était retiré en janvier d’un consortium recherchant des gisements de gaz dans le sud de l’Arabie Saoudite.

Les forages effectués se sont tous révélés négatifs. Pourtant, cette vaste zone désertique et baptisée Rub Al Khali (littéralement « le quartier vide ») a toujours été présentée par les responsables saoudiens comme abritant d’importants gisements de gaz mais également de pétrole. Cet échec est un nouveau signal préoccupant adressé aux compagnies pétrolières occidentales qui peinent à renouveler leurs réserves pétrolières et gazières, mais aussi aux pays consommateurs. En effet, si les Saoudiens détiennent moins de gaz qu’ils l’affirment, ils devront, au cours des prochaines années, consacrer une part croissante de leur production pétrolière à un usage interne pour pallier cette carence, ce qui réduira sensiblement la part vendue sur les marchés mondiaux.

Le pétrole, une bombe à retardement - JPG - 39.6 ko
Le pétrole, une bombe à retardement
© Khalid

Seule richesse pétrolière saoudienne, les sept gisements géants

À un moment où la demande internationale ne cesse de croître, cette information illustre une nouvelle fois le fossé existant entre les déclarations optimistes des dirigeants saoudiens et la réalité sur le terrain. Sept gisements géants assurent à eux seuls 90 % de la production saoudienne : celui de Ghawar, le plus important jamais découvert sur la planète, s’étend sur 250 kilomètres de long et décline au rythme de 8 % l’an. Il a été découvert en 1948, et, désormais, pour faire jaillir le pétrole et maintenir la pression, il faut injecter 7 millions de barils par jour d’eau de mer. Aucun gisement d’importance n’a été découvert à travers le royaume depuis 1967. Les Saoudiens, qui prétendent détenir 60 % des réserves mondiales, affirment depuis 1986 (année où les pays de l’OPEP ont augmenté fictivement de 65 % le montant de leurs réserves), qu’ils détiennent 260 milliards de barils dans leur sous-sol.

Les compagnies Exxon, Chevron, Texaco et Mobil, qui ont exploité pendant des décennies ces gisements jusqu’à leur nationalisation, sont bien placées pour savoir qu’il s’agit d’un mensonge absolu. Leurs évaluations, restées confidentielles, se montent, elles, à 130/140 milliards de barils. Le seul point sur lequel tout le monde semble s’accorder est le niveau de pétrole déjà consommé : 100 milliards de barils auraient été extraits depuis la découverte des gisements. Si les calculs des pétroliers américains se révèlent exacts, il ne reste plus que 30 à 40 milliards de barils à extraire des sables d’Arabie. Soit… une simple année de consommation mondiale.

Déclin des réserves… déclin du royaume ?

Le pétrole, pour l’Arabie Saoudite, n’est pas seulement une matière première stratégique, il est également le secret d’État le plus jalousement gardé, comme d’ailleurs en Russie. Probablement parce que les responsables du royaume n’ignorent pas que les espoirs du monde reposent sur eux et qu’ils seront incapables d’y répondre.

Malgré l’utilisation de la technologie pétrolière la plus complexe et la plus sophistiquée, la compagnie pétrolière nationale Aramco, confrontée au vieillissement de ses gisements, s’avère impuissante à récupérer davantage de pétrole. Le déclin constaté des réserves saoudiennes semble annoncer celui du royaume et reflète le nouveau visage énergétique de la planète : depuis 1995, le monde a consommé en moyenne de 24 à 30 milliards de barils chaque année, mais n’en a découvert que 9,6 milliards.

Selon une étude réalisée par Wood Mackenzie, l’industrie pétrolière couvre désormais moins de 40 % de ses besoins. Le banquier Mathews Simmons, un des meilleurs spécialistes du monde pétrolier, parle de « tsunami énergétique qui va bientôt submerger l’économie mondiale ». Voilà qui est dit.


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23 MESSAGES
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Forum

  • Arabie Saoudite, des réserves qui s’effritent
    le lundi 24 mai 2010 à 06:49, Pierre a dit :
    Le pire est que ensuite il n’aurons aucune économie sans pétrole sauf que il ont aussi du soleil et cela sans limite. soleil = électricité. Link Ninja Guide casino motercalo
  • Arabie Saoudite, des réserves qui s’effritent
    le mardi 26 mai 2009 à 18:32, Darwi Odrade a dit :
    Donc en gros…..Le pétrole pour la chimie et l’aviation,les voitures à l’électricité,notre confort à l’atome…. les goelands de Bretagne retrouvent le sourire le desert son beau silence et l’effet de serre perd de la nuisance…Y’a pas à pleurer,prèt à faire une minute de silence pour l’actionnaire de TOTAL (joke)
  • Arabie Saoudite, des réserves qui s’effritent
    le jeudi 3 juillet 2008 à 07:55, gg a dit :
    Bonjour. On savait que le pétrole était limité. Mais nos chers experts n’ont jamais pensé que les pays du tiers-monde pourraient un jour en vouloir et beaucoup. On est dans le caca jusqu’au cou. Et effectivement la france n’a rien fait pour proposer une alternative sérieuse (le nucléaire étant un belle cochonnerie).
  • Arabie Saoudite, des réserves qui s’effritent
    le mercredi 2 juillet 2008 à 13:15, elias a dit :
    bientot plus de pétrole en arabie séoudite, c’est plus qu’une bonne nouvelle. la 1er bonne nouvelle, c’est qu’avec la fin du pétrole, c’est aussi la fin de l’arabie séoudite. le seul pays au monde à porter le nom d’un roitelet. hormis le pétrole, ils n’ont développer aucune compêtences, aucun savoir faire, le taux de productivité des séoudiens et de 15mn par jours. en sommes des imcapables qui ont vécut sur la rente pétrolières. avec la fin du pétrole c’est aussi la fin du pacte du quincy "le pacte du térrorisme" qui à permit au américain de faire de l’arabie une dictature protégée, pétrole contre protection militaire. mais le pire, c’est que l’amérique à permis à l’arabie séoudite dont la religion est le wahabisme, d’avoir le pouvoir spirituel, temporel et financier sur l’islam. en somme plus de 60 ans de terrorisme.les 1er victimes sont les pays musulmans gangrénés par la secte wahhabite. bientot nous pourrons libéré les lieux saints de l’islam et les rendre à l’islam des lumières, et enfin les pays arabes pourront reprendre le sens de leurs histoire. quel bonne nouvelles la fin du pétrole, car cela signifie la fin de la secte wahhabite. pour ma part je met une bouteille de champagne au frais pour fêter ca.
  • Arabie Saoudite, des réserves qui s’effritent
    le mardi 6 mai 2008 à 03:48, Andras a dit :

    Pour produire de l’énergie, il faut d’abord en dépenser. Le rapport entre les deux varie. Force est de constater que le pétrole a un rendement énergétique nettement supérieur à toutes les autres ressources. Par ex : l’électricité nécessaire à la production d’une cellule photovoltaïque équivaut à la production d’une même cellule pendant vingt ans, soit sa durée de vie. Rendement merdique. Le nucléaire c’est un peu mieux mais pas top. Bref on en revient toujours au pétrole qui de plus est facile à stocker, à transporter et a de très nombreuses applications, plastiques, textiles, et autres engrais. Pour la fusion il s’agirait de la découvrir rapidement. Et je doute un peu de la capacité de nos braves scientifiques à découvrir une énergie propre, infinie, non polluante et sans danger. Un vrai saint graal…

    Le problème énergétique sonne un peu comme la fin d’un monde.

    Je vous conseil la lecture des documents de l’aspo, association for studies of peak oil, aspo france pour les francophones. il ne s’agit pas d’écologistes paranoiaques mais d’anciens geologues de chez elf exxon et compagnie, bref des gens biens renseigner sur le sujet. Leur conclusions sont édifiantes

    PS : étant moi même paranoiaque (un peu) je tiens à préciser que je n’ai rien contre les écologistes paranoiaques… les écologistes naifs, par contre…

    • Arabie Saoudite, des réserves qui s’effritent
      le samedi 10 mai 2008 à 15:53, Laumier a dit :

      Grave désinformation au sujet du photovoltaïque, car c’est tout l’inverse.

      Une installation photovoltaïque pour la production d’électricité est rentable en énergie en 3 à 4 ans à Paris et son gain énergétique est de 6 à 9 fois, selon que l’installation est disposée en toiture ou en façade. Les nouvelles cellules sont encore plus intéressantes.

      Pour d’autres villes, voir : Le solaire photovoltaïque est rentable

      Des liens vers des sites ou études sur le pétrole et son prochain déclin sont disponibles ici : Pétrole - Liens

      Et un solide dossier (nombreux articles originaux) est à étudier ici : L’énergie nucléaire

      En fin de compte, on s’aperçoit que l’uranium ne fera guère mieux que le pétrole, que les réacteurs de générétion IV font illusion, que la fusion n’arrivera jamais à rien (y compris en 2080) et que le déclin de l’uranium entraînera celui du nucléaire.

      Le gaz et le charbon, dont les réserves sont passées de 227 à 144 années de production en seulement six ans, ne doivent pas non plus donner de faux espoirs aux dévoreurs d’énergie fossile ou fissile.

    • Solaire photovoltaïque et pétrole d’Arabie
      le jeudi 3 juillet 2008 à 16:01, Zadig a dit :

      Toujours la même désinformation au sujet de l’électricité solaire photovoltaïque.

      En réalité, un panneau photovoltaïque restitue l’énergie qui a été nécessaire à sa fabrication, son installation, son démontage et son recyclage en 3-4 ans à Paris, moins longtemps dans le sud, mais presque autant en Europe du nord malgré les apparences.

      Voir les données précises pour de nombreuses villes, dans un article sur la rentabilité énergétique, dans ce dossier : Le solaire photovoltaïque

      Au sujet du pétrole en Arabie S. on peut avoir des précisions ici : Le pétrole d’Arabie

      Enfin, ne pas oublier que lorsqu’il n’y aura plus de pétrole, il n’y aura plus beaucoup de voiture et de camions. Les véhicules électriques ou à hydrogène sont un mythe dans la mesure où ils ne pourront pas être généralisés et ne pourront jamais remplacer tous les véhicules actuels.

      Une très bonne analyse de la situation se trouve sur ce même site.

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