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A EADS, on veut oublier les sujets qui fâchent

SAGA AÉRONAUTIQUE / mardi 15 juillet 2008 par Eric Laffitte
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A EADS les amitiés sont rares et il faut les préserver, même au prix de quelques silences forcés. Dans la magnifique revue de presse du groupe, le président Louis Gallois a passé à la trappe un article dédié à son amitié avec Jean-Paul Gut, l’ancien responsable des ventes à l’étranger. Touchant.

Mais à qui donc se fier ? Révélatrice du « bazar » qui règne en ce moment au sein du groupe EADS, pourtant bardé d’une foultitude de conseils en communication dont l’incontournable Anne Meaux, la grosse colère piquée par Louis Gallois le 4 juillet dernier.

En cause ? La très copieuse revue de presse adressée à tous les cadres du groupe chaque matin. Pas moins de 70 pages (recto verso !) consacrées à l’actualité aéronautique à travers le monde, comportant des articles en anglais, en allemand, et un panorama aussi rigoureux qu’exhaustif des bonnes et moins bonnes nouvelles qui jalonnent la traditionnelle compétition Boeing/Airbus.

De Gut en blanc

En ce 4 juillet, veille de week-end, la communication d’EADS a cru bon de recenser un article de la Lettre A parue le matin même sous le titre suivant : « Attaqué, Gut est défendu par Gallois ». Pour ceux qui prendraient l’Airbus en marche, il s’agit de Jean-Paul Gut, cadre historique du groupe et responsable des ventes à l’international jusqu’en juin 2007, date à laquelle Gut a présenté sa démission en empochant au passage de copieuses indemnités de départ : 2,8 millions d’euros.

Depuis, l’intéressé a été mis examen dans le cadre de l’information judicaire sur le délit d’initié qui ébranle toute la maison EADS.

Mais comme l’avait révélé Bakchich, sitôt démissionné par la grande porte, l’indispensable Gut a immédiatement été réembauché par Gallois. C’est d’ailleurs le cœur du fameux article de nos confrères de la Lettre A qui revient en détail sur les conditions de cette réembauche de Gut comme consultant pour Airbus.

Chamberlain laisse place à Brejnev

En ces temps d’austérité (tel le plan Power 8 qui impose la diète aux salariés et aux cadres d’Airbus), le rappel de ces largesses n’a guère été du goût de Louis Gallois qui, saisissant son téléphone, a exigé la suppression immédiate de l’article litigieux. Oukase exécuté séance tenante. Au détail près que si la page 8 de la revue de presse a bien disparue, le service de presse a omis de sucrer la mention de l’article dans le sommaire….

Revue de presse d’EADS - JPG - 1 Mo
Revue de presse d’EADS
Le sommaire de la revue de presse omet de sucrer la mention de l’article censurée. Oh la boulette - JPG - 1.1 Mo
Le sommaire de la revue de presse omet de sucrer la mention de l’article censurée. Oh la boulette

Dans la précipitation, il a oublié aussi de nettoyer l’intranet… Avec le résultat qu’on imagine. Ce caviardage maladroit a rapidement fait le tour de la maison et assuré à la La lettre A une publicité inespérée. Bilan de l’opération ? Louis Gallois hérite d’un nouveau surnom : « Brejnev » supposé illustrer sa capacité à trapper les articles déplaisants. Un Brejnev qui vient donc – en interne – supplanter le très cruel « Chamberlain » dont il fut aussi affublé, car soupçonné de tout céder aux Allemands d’EADS .

Une certitude, Bakchich ne figure pas encore dans la revue de presse d’EADS. Mais ça n’est qu’une question de temps….

L’article censuré par Gallois

LA LETTRE A N°1374 - 04/07/2008

Attaqué, Gut est défendu par Gallois

Les relations entre Jean-Paul Gut et EADS suscitent des hostilités internes. Mais Louis Gallois se déclare satisfait du contrat qui lie le groupe à son ancien directeur international. Après avoir quitté EADS en juin 2007, Jean-Paul Gut s’est installé à Londres avec une double casquette. Il est ainsi administrateur depuis le 19 septembre 2007 de Lagardere UK Ltd, une société créée trois mois plus tôt et dont le capital a été augmenté à 500 000 £ en novembre. Les deux autres administrateurs de la société sont Pierre Leroy, l’un des trois cogérants de Société Arjil Commanditée-ARCO, qui contrôle le groupe Lagardère, et Norbert Giaoui, directeur juridique de Lagardère. Seul administrateur rémunéré, Jean-Paul Gut a perçu en 2007 un peu plus de 300 000 £. L’ex-directeur international d’EADS a en outre créé, le 20 septembre 2007, la société Coolmore International Ltd, à la même adresse que Lagardere UK. C’est cette structure qui, semble-t-il, permet à Jean-Paul Gut de mener ses activités d’intermédiation pour les contrats commerciaux le liant, entre autres, à EADS.

La mise en examen de Jean-Paul Gut, le 18 juin, dans l’affaire de délits d’initiés impliquant 17 hauts dirigeants du groupe EADS, a, semble-t-il, accru le malaise entourant le contrat commercial qu’il a signé avec EADS, après un départ assorti de 2,8 millions € d’indemnités. Les ventes d’avions Airbus qu’il a réussi à placer dans le Golfe ont été particulièrement nombreuses ces derniers mois, entraînant pour Jean-Paul Gut des honoraires qualifiés au sein d’EADS comme « non raisonnables ». Le PDG d’EADS, Louis Gallois, rappelle cependant que Jean-Paul Gut n’intervient dans les pays du Golfe, où il a ses entrées, qu’à la demande des équipes commerciales d’Airbus et d’EADS, et au moment où celles-ci estiment que son apport est indispensable pour faire avancer une négociation. Les montants qu’il perçoit sont donc connus d’avance, et ne devraient susciter aucune surprise. Reste que, dans le climat délétère qui règne chez EADS, Louis Gallois a du mal à convaincre.

Lire ou relire sur Bakchich :

Après la publication dans « Bakchich » d’un document révélant les tensions croissantes entre les salariés allemands et français du groupe, le PDG d’EADS a revu son discours, souhaitant finalement que « s’améliore le climat (…)
Un document interne d’EADS publié le 7 mai par Bakchich est repris par la presse et met le feu aux poudres entre la France et l’Allemagne.
L’ex-coprésident exécutif d’EADS Noël Forgeard était entendu ce mercredi 28 mai à la brigade financière à Paris (XIIIe) dans le cadre de l’enquête sur des délits d’initiés présumés dans le groupe aéronautique.
Le patron d’Airbus, Louis Gallois, ne peut se passer de son ex-meilleur vendeur, Jean-Paul Gut.

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4 MESSAGES

Forum

  • voilà de nouvelles fraiches de jean paul gut !
    le lundi 24 août 2009 à 19:08, rackham le rouge a dit :
    voilà un autre article qu’ils auront pas dans leur revue de presse, et d’ailleurs pas sûr que bakchich passe ce commentaire vu qu’il s’agit du article de Médiapart. je tente néanmoins un extrait, on y parle de jean-paul gut et de ce qu’il est devenu depuis : De nombreux émissaires officieux s’activent pour garder un lien constant entre la France et le Golfe. Un de ceux-ci, Jean-Paul Gut, a beaucoup œuvré ces dernières années en ce sens. Ami d’enfance d’Arnaud Lagardère, considéré par Jean-Luc Lagardère comme son fils adoptif, il est naturellement entré dans le groupe d’armement, chargé des relations internationales. Présenté comme un commercial redoutable – il s’était notamment illustré en 1992 avec un contrat historique de ventes de missiles Matra à Taiwan dans la foulée des ventes des frégates de Thomson –, il est devenu par la suite l’homme des grands contrats d’EADS avant de quitter le groupe aéronautique en 2007 avec 2,8 millions d’euros d’indemnités et d’opter pour le statut d’exilé fiscal à Londres. Dès son arrivée chez Matra, Jean-Luc Lagardère lui a ouvert tous ses réseaux internationaux. A la mort de ce dernier, Jean-Paul Gut a repris le flambeau, cultivant avec assiduité les relations avec les monarchies du Golfe avec lequel l’ancien président de Lagardère était très lié et pas seulement par l’amour des chevaux. D’abord, ce fut au profit d’EADS et de Lagardère. En quelques années, Fly Emirates, la compagnie aérienne des Emirats, est devenue la deuxième cliente du groupe aéronautique derrière Singapour Airlines, accordant un soutien sans faille à Airbus au moment de ses déboires avec l’A 380 et l’A 350. Il y eut bien sûr aussi des contrats portant sur la vente de missiles. En retour, EADS a créé un centre de compétence aéronautique aux Emirats en février 2006, premier pas vers la création d’une chaîne d’assemblage d’avion dont l’EAU souhaite un jour se doter. Le Qatar, lui, a apporté son soutien capitaliste au groupe Lagardère. Par l’entremise de Jean-Paul Gut, le fonds souverain de la monarchie Qatar investment Authority ( QIA) a pris dans la plus grande discrétion 6% du capital du groupe Lagardère en 2006, à un moment où Arnaud Lagardère se sentait particulièrement vulnérable. Il envisagea aussi d’entrer dans le capital d’EADS et d’y prendre 10%. L’affaire ne s’est pas faite mais elle continue de trotter dans la tête des pouvoirs publics français. Après son départ d’EADS, Jean-Paul Gut qui avait depuis longtemps élargi son champ d’action bien au-delà du groupe aéronautique a mis à profit ses relations avec les monarchies du Golfe. Selon certaines rumeurs, il aurait même eu un contrat personnel avec l’émir du Qatar. A plusieurs reprises, en tout cas, l’Elysée aurait fait appel à lui pour l’aider dans certains dossiers, notamment celui du nouveau fonds souverain d’investissement(FSI) placé sous la tutelle de la Caisse des dépôts. C’est signé martine orange, la flingueuse de messier dans Le Monde du temps de Plenel : http://www.mediapart.fr/journal/international/270509/les-grandes-affaires-de-l-elysee-avec-les-monarchies-du-golfe
  • A EADS, on veut oublier les sujets qui fâchent
    le mercredi 16 juillet 2008 à 19:04, Marne a dit :

    Cher Bakchich,

    Mais si rassure toi tu es bien dans la revue de presse eads, et c’est comme ça que j’en suis venue à te lire régulièrement.

    Et nous lisons avec délectations les papiers sur les relations franco-allemande, et les "sagas" de l’été.

    D’ailleurs cet article était bien là ce matin….

    (Je parle de la version intranet)

  • A EADS, on veut oublier les sujets qui fâchent
    le mardi 15 juillet 2008 à 20:19
    Je ne connais pas beaucoup de salariés qui démissionnent en percevant des indemnités sauf celles relativent aux congés payés. L’interéssé peut-il communiquer la recette. Concernant le départ en retraite, je rappelle que l’objectif du gouvernement est de favoriser les départs en retraite avec une possibilité d’emploi. Il semblerait que la personne mentionnée dans cette article doit servir d’exemple.
  • A EADS, on veut oublier les sujets qui fâchent
    le mardi 15 juillet 2008 à 13:48, zadiglevizir a dit :
    sacré Louis !…. gallois … rugby à XV ou à XIII ??? dire qu’on, le prenait pour un grand manager.. en définitive les énarques ne sont jamais de grands managers sinon les autres pays auraient une telle école et ça se saurait non ????? et le contribuable paie… tous ces gens à la retraite et vite le coup de balai…
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