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CHINE : LA REFORME AUTORITAIRE

Jiang Zemin et Zhu Rongji

Henri Eyraud Editions B L E U D E C H I N E, Paris (Mars 2001, 256 pages, 139 FRF)

< http://www.bleudechine.fr/accueil.htm >

Deux hommes gouvernent la Chine ces dernières années : Jiang Zemin, secrétaire général du parti communiste, chef de l'Etat et des Armées, et Zhu Rongji, Premier ministre. Jiang Zemin est le prototype de l'homme d'appareil, habile mais modernisateur vélléitaire, paralysé par ses appréhensions. Zhu Rongji a marqué et marquera la grande réforme de l'économie. Audacieux et autoritaire, parfois brutal, il est sorti de la meilleure université technologique du pays et fut exclu du parti pendant plus de vingt ans. Ils doivent dorénavant songer à leur relève en 2002-2003.Pour la première fois en français, ce livre fait connaître les deux hommes et donne une vision saisissante de l'évolution intérieure de la Chine face à des écueils sociaux, politiques et militaires redoutables. Il évalue l'importance de la nouvelle classe et aussi des exclus de la croissance et s'achève par une passionnante réflexion sur le futur.(Mars 2001, 256 pages, 139 Fr. )

 

L'essentiel du livre

1 - Semblables et différents - Enfance et jeunesse de Jiang et Zhu - L' élite chinoise et la masse

2 - Courte parenthèse sur la pensée chinoise - Une logique différente

3 - Les années de maturation (1946-1966): Jiang, ingénieur et homme du parti , Zhu concepteur, mais vingt années dehors

4 - Une société post-confucéenne - La révolution, école de conformisme- La morale du comportement visible

5 - Dans la tourmente - L'un et l'autre dans la Révolution culturelle

6 - A Shanghai, l'un après l'autre - le point de rencontre entre deux dirigeants

7 - Jiang, Zhu et les "évènements"de 1989 - Shanghai, tremplin vers le sommet

8 - Zhu Rongji rattrape son retard - maitre de la réforme économique

9 - Deng organise sa succession… - jusqu'en 2002…

10 - 1997-1998 : triomphe de Jiang - et triomphe de Zhu

11 - 1999 : menaces pour Jiang - épreuves pour Zhu12 - Population et emploi, problème majeur - Volume de la classe consommatrice et des exclus

13 - Répressions - démocrates, Falungong, chrétiens, Tibet, Xinjiang, intellectuels libéraux…

14 et 15 - Naviguer entre de gros écueils - Corruption, risques sociaux, l'Ouest, Taiwan, l'OMC

16 - La montée en puissance militaire - L'Armée du parti et la modernisation

17 - 2002 : la succession en perspective - La bataille en cours a commencé en 2000

18 - La démocratie est-elle au bout du chemin ? - Contre la thèse de Bill Clinton

19 - Que peut-on dire de la Chine dans vingt ans ? - Pas de prédictions, mais quelques idees. Deux hommes se sont détachés, ces dernières années, en Chine, comme acteurs les plus marquants du changement en cours. Jiang Zemin, Secrétaire général du parti communiste, chef de l’Etat et des Armées et Zhu Rongji, numéro trois du parti mais Premier ministre et grand réformateur de l’économie. Malgré quelques heurts, ils s'accordent pour mener la politique du moment et modeler la Chine de demain.Tous deux sont très représentatifs de la couche dirigeante chinoise actuelle. A la fois semblables et différents, opposés et complémentaires comme Yin et Yang, Jiang Zemin et Zhu Rongji conduisent la transformation de la Chine au milieu d’obstacles redoutables. Ils ont l’ambition de ramener leur pays géant au premier rang des grandes nations. Nous comprenons mal certains de leurs choix. Ces dirigeants d'un milliard trois cent millions d’hommes et de femmes restent peu connus en Occident. Leur biographie, par exemple, n’a jamais été publiée en français . On sait à peine prononcer leurs noms. Jiang et Zhu ne sont pas seuls, bien sûr, mais ils tiennent les premiers rôles et, sauf accident, jusqu’en 2002 et 2003 au moins. Leurs conceptions et leurs décisions sont en train de faire la Chine telle qu’elle sera dans les dix premières années du vingt et unième siècle.La masse de ce pays continent et celle de sa population s’ajoutent aux barrières culturelles pour faire obstacle à la connaissance. En Chine populaire, en outre, l’information est souvent censurée, ou orientée et transformée en propagande "positive". Quant au passé extraordinaire de la civilisation chinoise… L’histoire, la géographie, la culture de cette autre face du monde, ne figurent guère dans nos programmes d’enseignement primaire et secondaire.Issues d'une vieille société, la Chine d’aujourd’hui et celle de demain ont en réalité un triple passé, qui détermine des mentalités et des options souvent mal comprises des Occidentaux : il y a eu la civilisation millénaire, impériale, gouvernée par des lettrés confucéens et taoïstes ; plus près de nous, la Chine effondrée, piétinée et méprisée (par nous, Occidentaux, et par les Japonais) entre 1840 et 1949 ; et enfin, la Chine socialiste, léniniste plus que marxiste, sous la dictature – ou la " direction " comme on dit aujourd’hui - du parti communiste. Une fois au pouvoir, le parti a certes voulu éliminer en partie le passé, mais il l’a - plus encore - utilisé pour renforcer son emprise sur la population. Ce triple héritage a encore beaucoup de présence et de poids.…Plus près de nous, l’évolution récente de la Chine a eu quelques liens avec la phase finale du camp socialiste européen et de l’Union soviétique. …La tension qui en est résultée dans l’équipe dirigeante du parti chinois a probablement contribué, au début de juin 1989, à sa décision de réprimer par la force le mouvement de Tian'anmen. Deux années plus tard à nouveau, en août et en décembre 1991 (lors du coup d’Etat avorté à Moscou, puis de la dissolution de l’URSS), Deng Xiaoping a senti passer le vent du boulet : les "experts" du monde entier annonçaient déjà la fin du système communiste en Chine ! Mais le vieux dirigeant a su écarter le danger et sauver le régime en lançant l’économie et la société dans une direction nouvelle.Mieux encore, Deng a su organiser de façon durable l'équipe dirigeante qui lui succéderait. Il a voulu passer la main à une direction collective qui maintiendrait le pouvoir absolu du parti et poursuivrait avec ténacité la modernisation de l’économie chinoise. Le vieux dirigeant a réussi d’une façon étonnante. Mais il a fallu huit ans à Jiang, de 1989 à 1997, et presque autant à Zhu, de 1991 à 1998, pour s’imposer. Aussi préparent-ils déjà, depuis 1999, la relève et l’équilibre du pouvoir pour 2002-2003. Rien n’est définitivement joué encore. Du coup, nous sommes de nouveau dans une phase de manœuvres autour du pouvoir et de fermentation au sommet. Hors de vue des étrangers, bien entendu.Retracer la carrière des deux acteurs et dirigeants principaux me semble une bonne approche pour comprendre un peu ce qui se passe en Chine en ce début de siècle. L’histoire personnelle de ces deux hommes éclaire leur personnalité, qualités et défauts compris. Leur portrait explique souvent leurs réactions à l’événement et permet de sentir leurs possibilités et leurs limites. Raconter leur vie est aussi une manière de rappeler l'histoire vécue et les événements dramatiques qui ont marqué cette génération de Chinois.La trajectoire de Jiang Zemin et celle de Zhu Rongji se croisent une première fois à Shanghai en 1988-1989. Deux ans plus tard, les circonstances – et la volonté de Deng Xiaoping – vont les réunir au gouvernement central à Pékin. La collaboration de ces deux hommes ne va pas de soi, loin de là. A plusieurs reprises, elle sera même difficile. Mais tous deux - bien qu’ils s’en soient convaincus par des voies opposées - croient que cette ambition exige le maintien du monopole de pouvoir du parti communiste. Avec eux, sans doute en proportion des difficultés qu’ils affrontent, le régime est plus autoritaire que dans les années quatre-vingts avant Tian'anmen. L’information sur la Chine est plus censurée et manipulée. Les velléités de réformes politiques de 1985-1986 sont oubliées. Les "dissidents" sont plus nombreux en exil, en prison, ou dans les camps de "réforme par le travail", le laogai. Ce sont des faits qui ternissent encore l'image de la Chine dans le monde industrialisé.En Europe, cette image est pourtant plutôt favorable, aux yeux de la majorité de nos concitoyens. L'idée établie est celle d'une Chine dont l'économie progresse à un rythme élevé et dont le marché "de plus d'un milliard d'hommes" a un potentiel fabuleux. On est émerveillé par l'essor étonnant des villes. Shanghai, il est vrai, devient le plus grand centre commercial de l'Asie, un Singapour à l'intérieur de la Chine, une des métropoles du monde. Pékin a été presque complètement reconstruit entre 1980 et 2000 et a triplé sa superficie. Canton et les villes du sud de sa province (le Guangdong) rejoignent le modernisme de Hong Kong. Parmi elles, Shenzhen a maintenant quatre millions d'habitants, là où je me souviens n'avoir vu que villages et rizières en 1978.On croit facilement, en outre, qu'avec la montée du niveau de vie, le régime politique se libéralise. Or la croissance économique de la Chine depuis 1980 est un succès tout à fait exceptionnel : le produit intérieur chinois a été multiplié par quatre et les échanges extérieurs par plus de trente ! Dans le monde depuis 1992, la moitié des investissements étrangers directs sont allés en Chine. Une classe moyenne et une société de consommation moderne sont apparues, encore petites par rapport à la population chinoise mais déjà importantes à l'échelle de la région.En comparaison avec la période de Mao Zedong et la Révolution culturelle, la société chinoise est plus détendue et plus proche du monde extérieur. Les contraintes et les interdictions d'hier ont fait place à des libertés pratiques et des tolérances nouvelles. L'arbitraire de l'administration, les brutalités de la police et la corruption d'une partie des cadres commenceront peut-être, à leur tour, à reculer demain.Les pages qui suivent portent sur l'évolution intérieure de la Chine. Les problèmes et les rapports extérieurs, la place de la Chine dans le monde, ne sont évoqués que sous un angle intérieur. Que devient réellement la Chine ? Ce sujet essentiel est peu traité, probablement parce qu'il se heurte à la rareté de l'information précise et sûre. Le régime politique chinois pratique encore, en effet, le contrôle de l'information, la censure et la propagande d'Etat. L'information politique au sens large est un moyen de pouvoir. La population et l'étranger n'ont à en connaître que des éléments limités et "positifs". Il faut donc bien essayer de comprendre la Chine dans ces limites là, avec prudence et sans parti pris.Cet essai sur la Chine de Jiang et de Zhu repose sur des années d'observation et tente d’éviter les polémiques et les jugements définitifs. Il me semble plus intéressant de dire, de comprendre et d’évaluer. De dire ce que l’on croit observer, dans ce pays où le non-dit tient beaucoup de place. De comprendre , dans la mesure du possible, l’évolution intérieure de la Chine réelle, les préjugés et les choix de ses dirigeants. Et d’évaluer, ou plutôt d’aider chacun à évaluer les délais ou les résultats des politiques menées par Pékin. Prenons l’attitude d’un observateur qui s’abstient d’exprimer d’emblée ses réactions ; faisons la part du discours et celle de l’action concrète. Regardons entrer en scène les acteurs d’aujourd’hui et de demain.

 

"CHINE, LA REFORME AUTORITAIRE"  BONNES FEUILLES

 

Fils d'un "martyr de la Révolution" "…Il y a parfois dans la vie d'un jeune homme tel ou tel événement imprévu dont on ne perçoit pas immédiatement l'importance future. C'est un tel signe du destin qui marque Jiang Zemin dans l'été de 1939, sans qu'il y soit pour rien.Son "oncle modèle", Jiang Shangqing, était devenu journaliste local, d'abord compagnon de route puis membre du parti communiste. La guerre fait de lui un combattant sur le front de la propagande… Vers la fin de juillet 1939, il doit escorter un chef militaire nationaliste local dans une mission politico-militaire sur laquelle les deux partis se sont mis d'accord. Plusieurs jours de déplacement à cheval sont nécessaires. Au retour, la petite troupe est attaquée par des bandits dans le nord de l'Anhui. Le chef nationaliste s'en sort mais Shangqing, qui a des réflexes moins rapides, est abattu sur son cheval de plusieurs balles dans la poitrine et dans la tête.C'est un choc énorme pour la famille Jiang qui est prévenue assez vite à Yangzhou. Père, frère, mère et épouse, tous les adultes de la famille font le déplacement de deux cents kilomètres, à pied, à cheval ou en pousse, pour assurer une sépulture décente au disparu. L'abattement est tel que la tradition s'impose. Et là, il va se passer quelque chose d'extraordinaire (pour les Occidentaux) mais bien dans la tradition des familles chinoises : un don d'enfant.Jiang Shangqing avait deux petites filles, mais pas de fils. On doit lui en donner un pour perpétuer sa mémoire. La mère de Jiang Zemin qui, elle, a trois fils, va se sentir obligée d'offrir son cadet à sa belle-soeur pour une adoption posthume. Une cérémonie traditionnelle est donc organisée. Zemin est amené devant sa jeune tante veuve. Il doit s'agenouiller et dire trois fois "mère" avec force et trois fois se prosterner front contre terre pour marquer son nouvel attachement. Il se lève ensuite pour embrasser sa mère adoptive.Il change donc de famille, ce qui est tout de même un évènement marquant dans la vie d'un garçon de treize ans. En fait, sa vie quotidienne en sera peu affectée, tous vivent dans la même maison.Mais Jiang Zemin ne peut pas encore réaliser le don du ciel qu'il vient de recevoir : pour les communistes, il sera désormais fils adoptif d'un "martyr de la révolution …"

 

.Le style d’un réformateur "…

 

Peu aimé dans la bureaucratie, sans base politique forte dans le Parti, mais populaire dans la nouvelle classe moyenne, Zhu Rongji, avec sa réputation d’efficacité économique, propose des réformes audacieuses. La crise et ses risques graves ont contribué à l’imposer comme pilote dans cette passe dangereuse. En dépit de certaines critiques inévitables, il est reconnu par ses pairs et par l’étranger comme un expert en macroéconomie, responsable d’une des entreprises de développement et de modernisation les plus difficiles au monde.En septembre 1997 et en mars 1998, il reçoit un feu vert pour des réformes de structures indispensables, ambitieuses et difficiles. La crise asiatique lui permet d'aller de l'avant malgré les réticences corporatistes ou idéologiques de l'appareil…Lucide et déterminé, le nouveau chef du gouvernement chinois s'engage alors personnellement, en termes très forts, à réussir en trois ans. Il démarre en fanfare, annonçant publiquement son programme comme un adepte des méthodes modernes de communication. Il veut passionnément moderniser l’économie chinoise. Connaissant l’étendue des difficultés, il est aisément convaincu qu’il faut brusquer les choses. Il craint l’enlisement et croit souvent nécessaire de faire acte d’autorité. En son for intérieur, il déteste les cadres corrompus, incompétents ou simplement routiniers. Il aime d'autant moins les réunions longues et stériles, qu'il souffre fréquemment du dos. Il lui arrive de mettre sur le gril un haut fonctionnaire en pleine réunion, en lui demandant avec insistance d’où vient sa nouvelle montre en or ; ou de mettre à la porte un responsable qui ne s’est pas préparé à une question inscrite au programme.Un jour, Zhu Rongji est furieux contre un cadre responsable de travaux publics sabotés par détournement de matériaux ou corruption. L’intéressé va payer cher ces "constructions tou fu" . Une autre fois, il s’irrite d’entendre toute la hiérarchie annoncer des résultats économiques dépassant les objectifs. Dans une réunion de trente Gouverneurs de province à Pékin, Zhu les tance : "Aucun d’entre vous n’a annoncé en 1998 une croissance économique inférieure à 10% pour sa province. Comment se fait-il que la croissance de toute la Chine n’ait été que de 7,8% ?"

Zhu Rongji est un réformateur à la Kemal Ataturk. Il est le contraire d’un démagogue. Il annonce son intention de réduire de moitié le nombre des fonctionnaires du gouvernement central, ou de restructurer radicalement le secteur industriel public. Il n’est donc pas populaire parmi les intéressés, mais il semble avoir initialement une excellente image dans le pays. La bureaucratie chinoise, qui a deux millénaires d’expérience, va parfois s’ingénier à paralyser ses initiatives. Et surtout Zhu prend le risque en 1998 de gêner Jiang Zemin en prenant ouvertement le rôle du principal maître d’œuvre de la réforme ..."La succession qui se prépare "… Le vice-président Hu restera un inconnu politique jusqu'à son accession éventuelle au sommet. Il a une filiation principale de réformateur, mais il sait aussi donner des gages au courant conservateur lorsqu'il le croit nécessaire. Successeur officieux depuis quelques années, il a grand intérêt à rester aussi neutre que possible. De fait, il s'engage peu et fait des discours assez conformistes. Hu Jintao peut être assez habile pour convaincre Jiang d'accepter quelques modifications de doctrine, ne touchant pas au pouvoir absolu du parti unique.Il est donc possible que le parti communiste chinois décide un certain aggiornamento dans la période qui s'ouvre, pour mieux s'adapter à la situation économique et sociale de la Chine en début du XXIe siècle. Il n'y aurait pas d'atteinte au monopole du parti, pas de nouveautés en matière d'élections, de presse, ou de multipartisme. Mais, si l'on peut adapter l'idéologie, le concept de "lutte des classes" pourrait être remplacé par une formule évoquant la lutte pour le développement. Celui de "classe ouvrière" serait élargi pour y inclure les intellectuels, les cadres et les chefs d'entreprises.Tout cela plairait assez, probablement, à Zhu Rongji. Le Premier ministre chinois veut accélérer la modernisation de l'économie avant de se retirer de la direction du parti à l'automne 2002 et de son poste de chef du gouvernement en mars 2003. L'entrée de la Chine à l'OMC et les restructurations d'entreprises, l'établissement d'un système national de protection sociale et le début effectif du développement de l'Ouest sont ses trois principaux objectifs avant cette date.Zhu laisse dire qu'il ne demande rien d'autre ensuite que la direction d'un Institut de management économique à l'Université Qinghua, ou la présidence de l'Université elle-même. Il peut rester ainsi un gourou respecté pour tout ce qui concernerait la gestion et les stratégies économiques. Zhu pourrait aussi, sait-on jamais, occuper une grande fonction internationale.Au moment de passer la main à la "quatrième génération", en revanche, Jiang Zemin aura peut-être plus de difficultés avec les dirigeants du sommet du parti. Il pourrait consentir des compromis, tant sur les nominations au Comité permanent, au Bureau politique et à quelques autres postes clés, que sur la définition du parti, de sa base sociologique et de ses buts. Cette évolution possible ne serait pas sans importance, malgré ses limites, même si elle est loin aujourd'hui des soucis et des préoccupations de la grande majorité des Chinois…".

 

Le commentaire d'Alexandre Adler: En s’attachant au récit parallèle des deux vies entrecroisées de Jiang Zemin et de Zhu Rongji, Henri Eyraud a rendu un éminent service à la compréhension du destin de la Chine. Il n’en est pas d’ailleurs à son coup d’essai : le Général Eyraud, a pris la suite de nos grands sinologues de formation militaire, Chassin puis Jacques Guillermaz, et son érudition précise comme son jugement toujours sobre mais jamais dissimulé, sont rarement en défaut… Connaissant parfaitement la Chine officielle et militaire, il n’en est pas moins sensible comme le montre ce livre, aux bouleversements formidables de la société, et son ouvrage peut se lire aussi comme la chronique de la montée en puissance d’une ville Shanghai, et d’un modèle de développement, le capitalisme autoritaire.Que sortira-t-il de cette phase de modernisation accélérée mais souffrante ? Un début de démocratie, populeuse et décentralisée comme en Inde, hésitante et corrompue comme en Russie, ou encore un régime mixte dominé par des cliques régionales et militaires comme le Japon impérial des années 1929-1939 ?A ces questions, dont certaines sont parfaitement angoissantes pour notre avenir à court terme, Henri Eyraud ne répond pas en clôturant le débat, mais au contraire en l’élargissant. Mais en parfait imitateur de la littérature classique chinoise, il préfère le portrait moral de deux individus aux généralisations trop hâtives ou emphatiques.Alexandre ADLER

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