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Le programme de la présidence allemande du conseil européen 2007

Toutes interrogations concernant cette liste de diffusion, doivent être adressées à <allemagne_france_europe@amb-allemagne.fr>.

 


Du 1er janvier au 30 juin 2007, il revient à l'Allemagne d'exercer la présidence du conseil européen. Les attentes sont importantes, en particulier parce que Berlin a reçu de ses partenaires la mission de débloquer le dossier constitutionnel. Au total, trois défis-clés devraient rythmer la présidence allemande : sortir l'Europe de la crise, la faire parler d'une seule voix sur la scène mondiale et définir une politique garantissant son avenir.

" Ensemble, nous réussirons l'Europe ". La formule-titre du programme de la présidence allemande résume bien dans quel esprit le gouvernement allemand aborde l'échéance. Pour Berlin, "l'Europe n'est assez forte pour exister dans le contexte international que si elle est rassemblée". En se rassemblant, l'Europe est devenue un continent de paix, de liberté et de prospérité. Aujourd'hui, cependant, à l'heure de la mondialisation, la justification " historique " a besoin d'être complétée. L'Allemagne ambitionne donc de relancer la construction européenne en " refondant" l'Europe. Sur ses valeurs communes, et sur les réponses qu'elle apportera collectivement aux défis de la mondialisation.

  • L'Europe, une communauté de valeurs

"L'Europe doit montrer, à l'intérieur comme à l'extérieur de ses frontières, qu'elle est capable de concevoir, dans un univers mondialisé, une politique correspondant à ses valeurs ", affirme le programme officiel. Cela commencera par un acte symbolique. Les 24 et 25 mars prochains, les chefs d'Etats et de gouvernements européens célèbreront le cinquantième anniversaire de la signature des traités de Rome, qui ont institué la Communauté économique européenne (CEE) et Euratom. A cette occasion, les dirigeants des 27 Etats-membres présenteront une déclaration commune. Elle sera prononcée depuis Berlin, la ville qui incarne par excellence l'unification du continent européen. Dans cette déclaration, les dirigeants européens " rappelleront les valeurs et les objectifs européens et contracteront l'engagement commun de résoudre les tâches actuelles ".

Deux autres temps forts et quatre grandes priorités marqueront les six mois de la présidence allemande. Les deux moments-clés du calendrier seront les deux conseils européens, les 8-9 mars à Bruxelles, et les 21-22 juin à Berlin. Ils seront consacrés respectivement à deux des grands thèmes prioritaires : l'avenir économique et social de l'Union européenne (UE), et celui du traité constitutionnel. Les deux autres thèmes importants seront le développement de l'espace européen de liberté, de sécurité et de droit, ainsi que celui d'un espace européen de sécurité et de stabilité dans le monde.

" Nous voulons maintenir la substance de cette Constitution "

Si les attentes sont si grandes à l'aube de la présidence allemande du conseil européen, c'est parce que la mission numéro un qui a été confiée à cette dernière est la relance du processus constitutionnel. Ce dossier est devenu "le symbole du blocage de l'UE ", a regretté le chef de la diplomatie allemande, Frank-Walter Steinmeier, en présentant à Bruxelles le programme de la présidence allemande. "L'enlisement du projet de Constitution s'est transformé en un avertissement fatidique de la paralysie de l'Europe. Il faut nous engager contre cela ".

L'Allemagne, qui a ratifié le traité constitutionnel comme les deux tiers des Etats membres, jouera le rôle " d'honnête courtier " entre les différentes positions, a annoncé M. Steinmeier. D'après le programme officiel, la présidence allemande " mènera des consultations approfondies avec tous les partenaires et les organes de l'UE, et oeuvrera activement à la poursuite du processus de réforme de l'UE, conformément aux décisions prises à l'échelon européen". Le gouvernement allemand mandatera deux représentants pour dialoguer avec chaque Etat membre et avec la Commission. Il soumettra ensuite une " proposition " à ses partenaires lors du conseil européen du mois de juin.

Quel pourra être le contenu de cette proposition ? M. Steinmeier a prévenu dans le journal " Le Monde " (édition datée du 21 décembre) qu'" il ne [fallait] pas placer la barre trop haut en faisant croire qu'on aura un nouveau texte prêt à être ratifié par tous. Mais il faut déjà être suffisamment ambitieux pour espérer, à côté de la procédure et du calendrier, pouvoir présenter un contour conceptuel ". Une chose est sûre : l'Allemagne souhaite " maintenir la substance de cette Constitution ". Le ministre allemand en a rappelé deux raisons essentielles. D'une part, l'Europe a besoin des réformes institutionnelles du traité constitutionnel pour pouvoir fonctionner à 27 Etats, voire davantage. D'autre part, le traité contient la Charte des droits fondamentaux qui incarne l'UE en tant que une " communauté de valeurs ".

Façonner l'avenir économique, social et écologique de l'Europe

L'autre grand enjeu de la présidence allemande réside les questions économiques et sociales. En effet, l'Europe ne pourra faire valoir son poids que si elle est forte et dynamique sur le plan économique. Elle doit renforcer sa compétitivité, préserver son modèle social et assurer son approvisionnement énergétique, tout en jouant un rôle précurseur pour protéger le climat. Concrètement, elle doit aussi répondre à la question que se posent ses citoyens : " qu'est-ce que l'Europe m'apporte ? ". La présidence allemande cherchera donc à faire adopter un paquet équilibré de mesures visant à promouvoir la compétitivité, la croissance et l'emploi ainsi que la cohésion sociale et un environnement sain. Des impulsions seront données lors du conseil européen de mars.

Au chapitre économique, l'Allemagne entend particulièrement s'impliquer dans l'achèvement du marché intérieur. Encore trop souvent sous-estimé, celui-ci " offre davantage d'opportunités que de risques ", a souligné la chancelière Angela Merkel lorsqu'elle a présenté son programme aux députés allemands. Le marché intérieur a créé 2,5 millions d'emplois depuis 1993. La présidence allemande aura à coeur de continuer à le développer, notamment en ce qui concerne l'ouverture du marché de l'électricité et du gaz. Elle promouvra, par ailleurs, diverses mesures (débureaucratisation.) pour renforcer la compétitivité des entreprises. Notamment celle des PME.

Parfaire la " société de la connaissance "

La présidence allemande continuera aussi de soutenir l'innovation, l'enseignement supérieur et la recherche. L'objectif : parfaire la " société de la connaissance ". Le lancement du 7ème programme-cadre de recherche, début janvier, et celui du Conseil européen de la recherche (CER) réuniront les conditions idéales d'une politique active en la matière. Au-delà, la présidence allemande entend mobiliser les fonds structurels pour améliorer l'intégration des nouveaux Etats membres dans l'Espace européen de la recherche. Elle soutiendra, en ce sens, la Commission européenne dans l'élaboration de recommandations pour optimiser l'utilisation des dispositifs de financement d'infrastructures de recherche. Elle lancera, par ailleurs, une initiative visant l'adoption d'une charte sur le traitement de la propriété intellectuelle par les établissements publics d'Enseignement supérieur et de recherche. Enfin, en matière d'éducation, la priorité ira à la promotion de la formation tout au long de la vie et à la création d'un " cadre européen des certifications ". Ce dernier devrait simplifier la comparabilité des compétences professionnelles et favoriser la mobilité

Plan d'action européen sur l'énergie

Au menu du conseil européen des 8 et 9 mars figurera aussi un autre thème central : celui de l'énergie. A cet égard, la présidence allemande s'est fixé pour but l'adoption d'un plan d'action ambitieux. Accroissement de l'efficience énergétique, développement des énergies renouvelables et des technologies qui s'y attachent, renforcement de la coopération avec les pays fournisseurs d'énergie, les pays de transits et les pays consommateurs : l'objectif est d'assurer à l'Europe un approvisionnement sûr, rentable et propre en énergie. La présidence allemande agira aussi en faveur du climat. Elle affirmera le rôle pionnier de l'Europe dans ce domaine, et négociera la fixation d'objectifs concrets avec ses partenaires.

En matière sociale et sociétale, enfin, l'ambition est de promouvoir la " Flexicurity ", c'est-à-dire de " concilier la nécessaire flexibilité du marché du travail avec la protection et la sécurité sociales ", affirme le programme. L'Allemagne souhaite notamment renforcer l'échange d'expériences entre Etats-membres dans le domaine de l'égalité des chances. Elle organisera aussi une conférence interministérielle sur l'avenir du modèle social européen afin de donner plus de contenu au débat. Elle entend, par ailleurs, faire évaluer systématiquement les projets de législations européennes en fonction de leurs conséquences sur l'emploi. Elle veut promouvoir une " alliance pour la famille au niveau européen " et une réflexion commune sur l'intégration. Enfin, elle vise la fixation de grandes lignes en matière de développement urbain.

Renforcer la sécurité, la liberté et la justice

Par ailleurs, la présidence allemande aura à cour d'ouvrer à l'achèvement d'un espace européen du droit. Elle souhaite réaliser des progrès substantiels dans la lutte contre le terrorisme international et criminalité transfrontalière, tout en préservant les droits et les libertés des citoyens. Pour ce faire, elle mise notamment sur le renforcement de la collaboration policière et sur celui de la coopération juridique en matière civile et pénale. Dans la perspective d'une politique européenne des migrations, elle appuiera aussi la Commission européenne en vue de développer le système d'information sur les visas (VIS).

Renforcer la politique de voisinage de l'UE

En politique étrangère, enfin, la présidence allemande oeuvrera au rapprochement et à la stabilisation des Balkans occidentaux. Elle prendra, en outre, des initiatives importantes pour approfondir et renforcer la politique de voisinage de l'Union européenne. L'une de ses principales ambitions en la matière sera la définition d'une stratégie à l'égard de l'Asie centrale. Elle entend également profiter de la renégociation de l'accord de partenariat et de coopération avec la Russie pour " placer les relations entre l'UE et la Russie sur une nouvelle base dans tous les domaines importants ". Et tout particulièrement en matière énergétique. Enfin, elle souhaite participer à la relance du Quartet pour le Proche-Orient.

 

COMPLEMENTS

Le programme complet de la présidence allemande de l'UE en français :
Le site officiel de la présidence allemande en français :
Toutes interrogations concernant cette liste de diffusion, doivent être adressées à <allemagne_france_europe@amb-allemagne.fr>.

Le programme de la présidence allemande pour 1999

Table de l'Union européenne, Union européenne sur Internet

Table de l'Allemagne Allemagne sur Internet

Discours prononcé par Madame Angela Merkel, Chancelière de la République fédérale d'Allemagne, le mercredi 17 janvier 2007, devant le Parlement européen, à Strasbourg


Je me réjouis de me présenter, aujourd'hui et pour la première fois en tant que présidente du Conseil, devant le Parlement européen qui compte désormais des députés venus de 27 pays. Permettez-moi de souhaiter encore une fois la bienvenue aux députés de la Roumanie et de la Bulgarie.

Je voudrais adresser, également au nom de l'ensemble du Conseil, mes sincères félicitations au président du Parlement européen et au vice-président, tous deux élus hier, et vous proposer, en ce début de présidence allemande, de mener une coopération intensive, efficace, étroite et constructive comme doit l'être toute coopération avec un Parlement souverain, ainsi que vient de le dire le président lui-même.

Mesdames et Messieurs,

J'ai passé toute ma vie en Europe. Pourtant, je ne suis qu'une adolescente à l'échelle de l'Union européenne. En effet, j'ai grandi dans l'ancienne R.D.A. et ce n'est qu'après la réunification, après la fin du socialisme, il y a 17 ans, qu'on m'a accueillie dans l'Union européenne tout comme l'ont fait depuis plusieurs millions de personnes. Jusqu'à l''ge de 35 ans, je n'ai connu l'Union européenne que de l'extérieur. Ce n'est que depuis 1990 que je la vis de l'intérieur.

On voit presque toujours la vie quelque peu différemment de l'intérieur que de l'extérieur, nous le savons tous. Cela s'applique à chaque maison, y compris à l'Europe. De l'extérieur, on considère l'Union européenne comme une histoire à succès sans précédent. L'Union européenne est une des ouvres de paix les plus impressionnantes que notre planète ait jamais connue. L'unification européenne a apporté aux peuples d'Europe une immense chance, à savoir la garantie de vivre dans la paix et la prospérité.

Les Traités de Rome auront bientôt 50 ans. Nous célèbrerons cet anniversaire les 24 et 25 mars à Berlin dans une ville qui symbolise justement comme aucune autre la réunification de l'Europe après la fin de la guerre froide. Mais soyons honnêtes: 50 ans, ce n'est au fond rien de plus qu'une seconde à l'échelle de l'histoire. Toutefois, nous avons accompli énormément de choses sur cette courte période!

Telle est l'Europe lorsqu'on la regarde de l'extérieur.

Vue de l'intérieur, l'Union européenne est aussi une maison magnifique. Après ces 17 années passées en son sein, je trouve que la découvrir de l'intérieur est encore plus merveilleux que de la contempler de l'extérieur.

Mesdames et Messieurs,

Je ne voudrais plus jamais quitter cette maison. Il n'y a pas de meilleur endroit pour notre vie en Europe que la maison commune européenne.

Aujourd'hui, nous la consolidons. Nous l'élargissons. Nous la rénovons aussi à certains endroits. Parfois, je me dis qu'à force de consolider et d'élargir le b'timent pour qu'il puisse accueillir aujourd'hui près d'un demi-milliard d'Européens, nous pouvons facilement manquer ce qui est grand, ce qui est unique à cause du vacarme du chantier. Dès lors, nous pouvons à peine saisir ce qui caractérise véritablement cette construction, où se trouve son centre.

Mesdames et Messieurs,

Nombreux sont les citoyens européens qui ont aujourd'hui ce sentiment, ce que vous ressentez quand vous êtes à la maison. Ils se demandent: qu'est-ce que devrait être l'Europe ? Pourquoi avons-nous besoin de l'Europe ? Qu'est-ce qui fait l'essence de l'Europe ? Que signifie l'Europe ?

Certains pensent que cela n'apporte rien de vouloir déterminer l'essence de l'Europe. Pour être honnête, je vois les choses tout à fait autrement. Je me rappelle de Jacques Delors qui a prononcé cette phrase célèbre: "Il faut donner une âme à l'Europe." J'y ajouterai ceci: nous devons trouver l'âme de l'Europe. En effet, nous ne devons pas donner une âme à l'Europe, car on la trouve déjà en chacun de nous.

La diversité est-elle cette âme ? Rares sont ceux qui se sont aussi bien exprimés que l'écrivain Karel Capek, un grand Européen de Prague, je cite: "Le créateur de l'Europe l'a fait petite et l'a même divisée en de nombreux morceaux pour que nos coeurs ne se réjouissent pas de sa taille, mais de sa diversité."

La diversité ? Assurément, on ne se trompe pas en disant que l'Europe vit de sa diversité. Les différences entre nos nations, entre les régions d'Europe, la diversité de langues et de mentalités, nous voulons préserver tout cela. Nous ne pouvons et ne voulons pas tout harmoniser.

Il est vrai certes que l'Europe vit de sa diversité. Mais il est vrai aussi que la diversité en tant que telle ne peut pas être le principe européen universel qui nous aide à comprendre ce qui est l'essence de l'Europe, ce qui fait également son âme.

Pourtant, en reconnaissant la diversité des nations et des êtres humains, nous créons autre chose. Nous pouvons ainsi en venir à la seule vraie question à laquelle nous devons tous répondre: quels sont les éléments qui permettent la diversité de l'Europe ?

Selon moi, la réponse à cette question est explicite: c'est la liberté qui permet notre diversité. La liberté est la condition essentielle pour la diversité. La liberté sous toutes ses formes: la liberté de pouvoir exprimer publiquement son opinion, même lorsqu'elle dérange, la liberté de croire ou de ne pas croire, la liberté d'entreprise, la liberté dont jouissent les artistes de pouvoir concevoir leurs ouvres selon leurs propres idées. L'Europe a besoin de cette liberté comme elle a besoin de l'air pour respirer. Là où nous en sommes privés, nous dépérissons.

Il est crucial que l'Europe soit consciente du fait que la liberté ne s'acquiert pas une fois pour toutes. Au contraire, il faut la reconquérir presque tous les jours. La liberté n'existe pas par elle seule. Elle est indissociablement associée à la responsabilité. Quand nous parlons de vraie liberté, nous parlons en réalité toujours de la liberté des autres.

Ou bien, disons-le avec les paroles célèbres de Voltaire, je cite: "Je suis en profond désaccord avec tes idées, mais je donnerais ma vie pour que tu aies le droit de les exprimer."

Je trouve que Voltaire a porté en lui l'âme de l'Europe. Car cette phrase de Voltaire montre que ce qui caractérise l'Europe, ce qui fait son âme est son rapport avec la diversité.

Nous, Européens, avons appris au cours de notre histoire à exploiter au mieux la diversité. La caractéristique qui nous le permet justement et qui nous permet de vivre en liberté tout en assumant nos responsabilités à l'égard d'autrui est un bien précieux.

Il s'agit de la tolérance. La tolérance est l'âme de l'Europe. L'Europe est le continent de la tolérance.

Il nous a fallu des siècles pour l'apprendre. Nous avons dû endurer des catastrophes sur le chemin de la tolérance. Nous nous sommes mutuellement persécutés et exterminés. Nous avons dévasté notre patrie. Nous avons mis en danger ce qui est pour nous sacré. La pire période de haine, de destruction et d'extermination n'est pas encore si loin dans la mémoire des hommes. Elle a été perpétrée au nom de mon peuple.

En raison de cette histoire longue de plusieurs siècles, nous n'avons en Europe aucune raison de nous montrer suffisants face aux individus et aux régions du monde qui rencontrent des difficultés à faire preuve de tolérance.

De cette histoire longue de plusieurs siècles, nous sommes en Europe toutefois tenus de faire la promotion de la tolérance partout en Europe et dans le reste du monde et d'aider le monde entier à faire preuve de tolérance.

Oui, Mesdames et Messieurs, la tolérance est une vertu exigeante. Elle met à profit le cour et la raison. Elle nous demande quelques efforts. À aucun moment, il ne faut cependant la confondre avec un manque de volonté et de prise de position. Allons plus loin même. La tolérance que nous pratiquons en Europe ne signifie pas seulement qu'il faille renoncer à la violence ou tolérer autrui; cette tolérance exige de désirer l'autre.

Un chemin très simple mène à l'âme de l'Europe, à la tolérance. On doit aussi voir avec les yeux de l'autre. Essayez. C'est une aventure stimulante de découvrir avec les yeux des nombreux peuples d'Europe la diversité de notre continent, en somme notre richesse. De cette fascination, nous ne pouvons pas oublier que la tolérance est sans cesse remise en question.

C'est pourquoi je dis clairement que l'Europe ne peut jamais exprimer la moindre compréhension à l'égard de l'intolérance, de la violence motivée par des idées d'extrême droite ou gauche, de la violence perpétrée au nom d'une religion. La tolérance s'enterre elle-même si elle ne se protège pas de l'intolérance. Thomas Mann a d'ailleurs dit: "La tolérance devient un crime lorsqu'on en fait preuve à l'égard du mal." La tolérance sans compréhension pour l'intolérance rend l'homme humain.

Dans la célèbre parabole des trois anneaux de Lessing, Nathan le Sage raconte l'histoire d'une querelle entre trois frères. Il est question de savoir qui sera le vrai héritier de l'anneau paternel et donc détiendra la vérité religieuse. Cet héritier ne peut se démarquer que par de bonnes actions. Ainsi les frères doivent-ils se surpasser. Nous retrouvons là une fois encore l'âme de l'Europe, dans le sens où dans la cohabitation pacifique, nous recherchons ce qu'il y a de mieux les uns pour les autres.

Pour moi qui, en tant que chrétienne, me déclare expressément en faveur des fondements chrétiens de l'Europe, le plus beau moment de cette ouvre est le voeu du sultan formulé à l'égard de Nathan. Faisant fi de toutes les lignes de séparation entre les croyances, le musulman dit au juif: "Sois mon ami."

Oui, Mesdames et Messieurs, c'est exactement ce que nous cherchons et ce à quoi nous aspirons, à savoir la cohabitation entre les peuples. Ce fut et reste toujours le grand objectif de l'unification européenne.

Ce fut aussi le point de départ des premières étapes européennes après 1945. Le traité instituant la Communauté européenne du charbon et de l'acier ainsi que les Traités de Rome ne se sont pas, ou à peine, penchés sur notre culture. Même dans le Traité de Maastricht, il n'y a qu'une allusion furtive à notre culture.

Néanmoins, sans une vision pour une Europe commune, donc ce qui fait l'essence de l'Europe, sans une vision de la sorte, il n'aurait pas été possible de signer ces traités, dans lesquels on aborde déjà des questions importantes de la cohabitation européenne auxquelles on répond parfois d'une excellente manière.

Sur cette base, je peux dès lors me déclarer en faveur des missions actuelles pour une Europe de la cohabitation placée sur un pied d'égalité entre tous les États membres, quelle que soit leur taille ou la date de leur adhésion. Ce n'est qu'ensemble que nous pourrons réussir l'Europe, raison pour laquelle nous en avons fait le slogan de notre présidence: "Ensemble, nous réussirons l'Europe." J'ajoute: l'Europe réussit seulement ensemble.

Je me déclare en faveur d'une Europe qui se concentre sur ce qu'il vaut mieux gérer au niveau européen tout en s'y appliquant avec l'engagement requis et en se révélant vraiment efficace.

Je m'engage en faveur d'une Europe qui, d'autre part, laisse délibérément à ses États membres, ses régions et ses communes le soin de traiter des domaines politiques pour lesquels des réglementations européennes seraient plutôt un handicap.

Je me déclare en faveur d'une Europe qui choisit expressément les solutions européennes lorsqu'elle veut et doit agir ensemble pour faire face aux défis du XXIème siècle, à savoir la mondialisation, la menace de la paix et de la sécurité par de nouveaux dangers tels que le terrorisme. Je suis convaincue que nous ne pouvons, en fin de compte, surmonter tous ces défis que sur la base de notre expérience de la tolérance.

Le projet de traité constitutionnel est le premier texte de traité européen à citer explicitement la tolérance par laquelle les États membres de l'Union européenne se caractérisent. Avec la tolérance, nous jetons les bases sur lesquelles l'Europe de l'avenir peut développer des règles raisonnables. Des règles qui correspondent d'ailleurs à la nouvelle taille de l'Union européenne et aux prochains défis. Des règles qui doivent nous doter d'une capacité d'action. Au vu des règles actuelles, nous savons que l'UE ne peut plus être élargie et n'est plus en mesure de prendre les décisions nécessaires.

Mesdames et Messieurs,

Il est impératif de mettre fin à cette situation. Par conséquent, il faut clairement définir les compétences de l'UE et des États-nation ainsi que les règles de procédure. Pour le dire autrement: les bases contractuelles doivent être adaptées aux nouvelles conditions-cadres si l'Union européenne veut réussir dans le monde de demain.

Voici le contexte dans lequel je vais mener, conformément à la demande du Conseil européen, des consultations avec tous les États membres, la Commission européenne et le Parlement au sujet d'une manière de sortir de la crise causée par la ratification du traité constitutionnel.

La phase de réflexion est terminée. Il convient maintenant de mettre au point de nouvelles décisions d'ici au mois de juin. Je m'engage à faire en sorte que, d'ici la fin de la présidence allemande du Conseil de l'UE, une feuille de route pour la suite du processus du traité constitutionnel puisse être adoptée.

Il est dans l'intérêt de l'Europe, des États membres et de ses citoyens de mener à bien ce processus d'ici les prochaines élections au Parlement européen qui se tiendront au printemps 2009. Un échec serait une omission historique.

Relevons ce défi! Et laissons-nous guider par notre relation à la diversité, ainsi donc par l'esprit de la tolérance, comme ce fut le cas dans le passé pour d'autres décisions historiques de l'Europe. Les défis politiques, économiques et sociaux devant lesquels nous sommes placés sont vraiment de grande envergure et très concrets.

Je distingue ici deux priorités.

Premièrement, des exigences en termes de politique étrangère et de sécurité sont formulées de toutes parts vis-à-vis de l'Union européenne.

Au Kosovo, l'Union va accompagner la mise en ouvre d'une solution relative à la question du statut. Il est dans notre intérêt à tous de voir la région des Balkans occidentaux stable. Par ailleurs, si on n'offre pas aux États des Balkans occidentaux une perspective d'adhésion, nous ne connaîtrons pas cette stabilité.

Au Proche-Orient, l'Union européenne doit faire avancer le processus de paix conjointement avec les États-Unis d'Amérique, les Nations Unies et la Russie. En somme, les membres du Quartette. Toutefois, si on veut pouvoir enregistrer des progrès, il est impératif que l'UE affiche une attitude unie si elle veut connaître la paix, la stabilité et le développement durable au Proche-Orient. Il en va de même pour notre approche concernant le programme nucléaire de l'Iran.

De même, l'Europe a un intérêt fondamental à voir un bon développement de l'Afghanistan. Nous sommes conscients que seule une combinaison d'efforts militaires et civils peut s'imposer. Tout autre solution mène à une impasse.

L'UE doit faire montre de plus de volonté politique dans son voisinage. En effet, le désir d'adhésion de beaucoup de pays ne peut pas toujours être satisfait. La politique de voisinage est la solution raisonnable et séduisante. Nous allons la développer plus particulièrement pour la région de la mer Noire et de l'Asie centrale.

La réussite du Cycle de Doha mérite aussi tout notre engagement. L'enjeu est trop grand pour nous, mais aussi pour les pays en développement. Le créneau dans lequel nous pouvons encore réussir est étroit. Nous sommes fermement résolus à faire tout ce qui est en notre pouvoir pour réussir.

Mesdames et Messieurs,

Nous n'en resterons pas là. Nous voulons plaider en faveur d'un approfondissement du partenariat économique transatlantique à l'occasion du sommet entre l'UE et les États-Unis. Les États-Unis restent le principal partenaire commercial de l'UE; nous représentons chacun pour l'autre le premier partenaire en matière d'investissements. Il est dans l'intérêt de notre compétitivité sur la scène internationale de réduire davantage les entraves commerciales p.ex. en matière de régime des brevets, de normes industrielles ou d'accès aux bourses. Un marché transatlantique commun ne peut être que bénéfique pour l'Europe.

Cependant, nous ne devons pas nous borner à regarder dans cette direction. Le partenariat avec la Russie revêt en effet une importance stratégique pour l'Europe. Il devrait être étendu autant que possible, raison pour laquelle il convient de négocier un nouvel accord de partenariat et de coopération.

La question de la coopération dans les questions énergétiques prend dans ce contexte une place centrale. Nous ferons tout pour permettre d'entamer les négociations pendant la présidence allemande. Je l'affirme haut et fort: nous avons besoin de relations fiables. C'est la seule façon de pouvoir évoluer dans un climat de confiance.

Parallèlement, des questions difficiles telles que les médias, la société civile et les conflits entre la Russie et ses pays voisins ne peuvent pas être passées sous silence.

Mesdames et Messieurs,

Nous voulons définir les fondements d'un accord mondial sur le climat d'ici à 2012 à l'occasion du Conseil européen de mars et du Sommet du G8 dont l'Allemagne assume également la présidence. D'une part, l'Europe doit endosser le rôle du précurseur. D'autre part, l'appui des États-Unis et d'autres pays est crucial. C'est pourquoi il est impératif d'encourager les États-Unis et les autres à travailler en plus étroite collaboration avec l'UE. Je n'exagère pas en disant que l'accès à l'énergie et la protection du climat sont les deux grands défis de l'humanité pour le XXIème siècle.

Mesdames et Messieurs,

Nous voulons aussi redéfinir les relations avec l'Afrique. L'Afrique est en pleine mutation. L'Afrique est notre voisin. Cela vaut la peine, c'est faire preuve d'intelligence, d'y investir tant politiquement qu'économiquement. C'est pourquoi nous commençons rapidement à préparer le Sommet UE-Afrique qui aura lieu pendant la présidence portugaise.

Mesdames et Messieurs,

Le but de ce rapide voyage autour du globe était de citer les principaux défis en matière de politique étrangère et de sécurité. Même si cet aperçu a été court, une chose est claire: ce n'est qu'ensemble que nous pourrons relever ces défis. Nous devons agir ensemble. C'est justement pour cette raison que nous avons besoin pour la politique étrangère européenne d'un ministre européen des Affaires étrangères. Nous pourrons ainsi joindre l'acte à la parole. C'est aussi une raison pour le traité constitutionnel.

Mesdames et Messieurs,

L'Europe doit certes reformuler son orientation vers l'extérieur, mais elle doit aussi se redéfinir à l'intérieur. Garantie de la prospérité, croissance, emploi et sécurité sociale, en bref la préservation et le développement du modèle européen de l'État providence, même dans les conditions de la mondialisation, telles sont les attentes formulées par les citoyens européens à leurs gouvernements et à l'UE. Ici se dessine la deuxième priorité de notre travail pendant notre présidence.

La Stratégie de Lisbonne est fondée sur la vision d'une Europe sociale en pleine croissance qui assume ses responsabilités à l'égard de l'environnement.

L'économie enregistre désormais une croissance. Cela ne doit pas être une fin en soi. Quand j'entends le terme de croissance, je pense aux emplois. Et l'emploi, j'en suis convaincue, doit être notre première priorité. C'est l'Europe sociale.

Nous devons aussi parler des conditions préalables nécessaires pour l'emploi. C'est pourquoi nous mettrons un accent tout particulier sur le thème de l'énergie lors du Conseil de mars à l'occasion duquel nous discuterons des propositions de la Commission sous leurs différentes facettes.

Comment pouvons-nous créer des emplois ? Comment pouvons-nous être plus efficaces ? Comment pouvons-nous être compétitifs ? En plus de ces questions, il me semble que la réduction de la bureaucratie doit constituer une mission à long terme de la politique européenne. Nous soutiendrons très activement les initiatives de la Commission que vous connaissez tous sous le mot-clé "Mieux légiférer".

J'ai encore un souhait, et je sais que nous touchons ici un débat difficile. Je voudrais en effet que l'on aborde dans ce contexte le principe de discontinuité, à savoir le principe selon lequel tombent aux oubliettes les projets de loi non aboutis à la fin d'une législature du Parlement européen. Il s'agit d'une bonne pratique démocratique utilisée dans la plupart des États membres. Pourquoi pas aussi l'appliquer au niveau européen ?

Lorsqu'une nouvelle Commission ou un nouveau Parlement est formé, il serait possible de prendre un nouveau départ politique. Une césure démocratique de la sorte accorderait aux élections législatives européennes davantage d'importance, j'en suis sûre. Je demande aux députés du Parlement européen de soutenir la présidence du Conseil en émettant également des propositions relatives à cette idée.

Mesdames et Messieurs,

Toutes ces tâches ne peuvent pas être accomplies en six mois. Nous devons et voulons mettre fin au système de la présidence tournante qui ne permet pas d'envisager les choses sur le long terme. L'Europe a besoin de continuité. C'est pourquoi l'idée du trio présidentiel est si importante. Je me réjouis de rencontrer ce midi, ici à Strasbourg, mes homologues portugais et slovène pour marquer le coup d'envoi du premier trio présidentiel de l'histoire de l'Union européenne.

Cette idée d'assurer davantage de continuité en Europe est d'ailleurs une nouveauté inscrite dans le traité constitutionnel. Ainsi, la boucle de mes réflexions est bouclée. Ce n'est pas par hasard que nous revenons sans cesse sur ce point, à savoir la nécessité d'une réforme des traités.

Une chose est sûre: une Europe lente, bureaucrate et en désaccord ne remplira aucune des tâches qui lui incombent, que ce soit en matière de politique étrangère et de sécurité, dans le domaine de la politique énergétique et climatique, de la politique européenne de recherche, dans la réduction de la bureaucratie ou dans la politique d'élargissement et de voisinage.

Tous ces défis exigent de l'Europe une action commune. Ils exigent des règles qui nous permettent d'agir ensemble. Ils exigent des efforts supplémentaires. Ils exigent une volonté de changement et de nouveauté.

Il me semble que cela vaut la peine d'observer dans quelles conditions les régions du monde se développent le mieux. Le scientifique américain Richard Florida a mené une étude sur ce sujet et a identifié trois facteurs: technologie, talents et . tolérance! On ne peut croître de manière durable dans les domaines d'avenir que lorsque ces trois facteurs sont rassemblés.

Technologie, talents et tolérance: quelle bonne nouvelle pour l'Europe! Quelle bonne maxime pour notre action! Technologie, talents et tolérance: l'Europe vit de l'innovation. L'Europe vit du progrès scientifique et technique, du progrès économique et du progrès social.

Et l'Europe vit de la curiosité. Les Européens sont à l'origine d'une grande invention: les universités. Il s'agit d'une des nombreuses idées européennes devenues aujourd'hui évidentes dans le monde entier. Et pour que la curiosité puisse s'épanouir librement, la tolérance est indispensable.

Seul celui qui ne considère pas son opinion parfaite ou supérieure à tous les égards peut s'intéresser aux points de vue des autres et découvrir leurs expériences et leurs connaissances. Seul celui qui attribue à l'autre des pensées intelligentes, une attitude morale et une action responsable est prêt à apprendre de l'autre. Il pourra dès lors gagner, grandir et se développer.

Apprendre les uns des autres entraîne une nouvelle connaissance. Nous parlons aujourd'hui d'innovation. Mais je me réfère ici à bien plus qu'aux simples nouveautés technologiques. Cela concerne les créations culturelles, les concepts politiques, les idées spirituelles. Sans sa force d'innovation époustouflante, l'Europe ne serait pas devenue ce qu'elle est aujourd'hui.

Je voudrais nous encourager et même nous inviter à préserver notre curiosité dans un esprit de tolérance. La curiosité parce que nous croyons que le monde qui nous entoure peut encore être façonné au XXIème siècle.

Ce qu'a écrit l'écrivain allemand Peter Prange dans son livre "Valeurs. De Platon à la pop" est tout à fait vrai, je cite: "Tout ce que nous, Européens, avons accompli, nous le devons à nos contradictions internes, à l'éternel conflit que nous portons en nous, au va-et-vient constant entre opinion et contre-opinion, entre idée et anti-idée, entre thèse et anti-thèse."

Pourquoi, après d'innombrables guerres et des souffrances sans fin, a-t-il pu naître de toutes nos contradictions et de toutes nos oppositions en Europe quelque chose d'aussi grandiose que l'unification européenne depuis les Traités de Rome il y a 50 ans ? Qu'est-ce qui nous permet de retirer de tout ceci ce qu'il y a de mieux ?

Vous vous en doutez. C'est ce qui, pour moi, fait l'essence de l'Europe en rapport avec sa diversité: la tolérance.

Pourquoi n'y parviendrions-nous pas aussi pour les 50 prochaines années ?
Merci de votre attention.
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