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AFRIQUE POLITIQUE

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image 1 CHRONIQUES

 

image 2 GEOGRAPHIE

 

image 3 POLITIQUE

Ressources et rente

"Sang du cacao", "diamants de sang", "pierres de la mort", ou autres "gemmes de la guerre" ... la floraison de ces expressions reflète une réalité : leurs abondantes ressources naturelles ne font pas, le plus souvent, le bonheur des populations africaines.
Pour les pays pauvres, les recettes provenant des matières premières alimentent trop souvent la corruption et la mal gouvernance. Elles sont autant de cercles vicieux de la violence et des prévarications. Elles multiplient les risques géopolitiques de coups d'État et servent souvent à financer les conflits, guerillas, guerres civiles. Si les investissements, dans le pétrole et le gaz par exemple, bénéficient à certains pays d'Afrique (Angola, Tchad, Guinée-Equatoriale, Soudan), ils ne profitent guère au développement de leurs populations. Et la dépendance, parfois extrême, à l'égard des seules ressources de leur sol et sous-sol, rendent ces économies très vulnérables. Cela crée des mentalités et des comportements rentiers privilégiant la consommation et peu favorables à l’entreprenariat. Le déficit d'esprit d’entreprise, souvent observé en Afrique, n’est sans doute pas sans rapport avec le poids écrasant d’une économie extractive contrôlée par des sociétés étrangères : les royalties ne stimulent pas le goût du risque.
Les firmes ou sociétés étrangères ou pseudo-nationales continuent, comme à l'époque coloniale, d'exporter des produits bruts en en réinvestisant que trop peu leurs bénéfices sur place. Les détenteurs du pouvoir politique pratiquent, trop souvent, une redistribution clientéliste et clanique des recettes nationales, visibles ou invisibles, générées par l’exploitation des ressources : la manne pétrolière prédispose, tout comme le coltan (composé de deux métaux rares, le columbium et le tantale), l'or et le diamant, etc… on le sait, à la kleptocratie.
Ainsi, en Angola, le diamant a longtemps financé la guerre puis, la paix revenue, le parti au pouvoir (le MPLA). Christine Messiant, chercheuse à l'EHESS, spécialiste de l'Angola, observe : "(...) il continue à y avoir appropriation massive des ressources de la nation, qui n'a, malgré le multipartisme et la paix, pas cessé d'être un parti-État. Depuis, l'économie est verrouillée, et ce contrôle général est en train de se renforcer avec la paix" (citation Le Monde du 3 septembre 2005). Selon un calcul du FMI, 4,22 milliards d'USD auraient disparu des caisses de la Banque centrale d'Angola entre 1997 et 2002, soit 9,25% du PNB du pays. L'envolée du cours des matières premières énergétiques a permis à l'Angola d'engranger une croissance moyenne d'environ 10% entre 1998 et 2004. Mais l'exploitation des recettes du pétrole (plus de 45% du PIB) est dans les mains de la compagnie pétrolière nationale Sonangol, de la Banque nationale d'Angola et du président Dos Santos. Certaines recettes n'apparaissent pas du tout dans les comptes publics, celles du diamant par exemple.
Jusqu'à six armées étrangères et de nombreuses milices locales se sont affrontées en République démocratique du Congo, largement motivées par le contrôle des ressources. Un rapport d'experts internationaux, remis au Conseil de sécurité de l'ONU en 2003, a pu mettre en lumière les pratiques de pillage des ressources naturelles (coltan, or, diamants, etc), de travail forcé dans les mines et l'implication de certaines compagnies occidentales dans ce système.
La mono-exploitation de ressources a cependant pu entretenir des périodes de prospérité en Afrique, tel le "miracle" ou "modèle" ivoirien, largement fondés sur l'exploitation du cacao (60% des recettes d'exportation du pays en 2002). Mais le succès de cette économie de plantation reposait largement sur la stabilité politique du long règne de Félix Houphouët-Boigny, sur le travail peu rémunéré des Burkinabés et autres Maliens et sur le soutien du système de la France - Afrique.
Pour Roland Pourtier*, le cas du Gabon est exemplaire d'une intégration territoriale, d'une "gabonisation" réussie grâce à la rente perçue de l'exploitation forestière et pétrolière.

Dans certains pays, la situation pourrait évoluer positivement. Au Congo et au Nigéria par exemple, le budget est préparé en se fondant sur une estimation très prudente de l'évolution des cours du pétrole. Tout surplus est déposé sur un compte spécial auprès de la banque centrale. Ainsi, le gouvernement du Congo a pu régler les arriérés de sa dette extérieure. L'initiative sur la transparence des industries extractives (Extractive Industries Transparency Initiative - EITI)* vise à encourager le partage d'informations entre pouvoirs publics et compagnies privées, plusieurs pays producteurs africains pourraient y adhérer. Le Congo publie régulièrement sur son site web officiel des informations détaillées relatives aux opérations financières du secteur pétrolier.
En revanche, en dépit de fortes objections de la Banque mondiale menaçant de renoncer à investir dans l'oléoduc Tchad-Cameroun, le Tchad a renoncé à créer un fonds de réserve, au profit des générations à venir qui devait être alimenté par 10% des revenus du pétrole (décembre 2005) et a "assoupli" les contrôles sur l'utilisation des revenus du pétrole.
Dans la filière de la production de diamants, des mesures d'assainissement ont été entreprises (Le Monde, 1er novembre 2003). Le "Processus de Kimberley", lancé en 2000, regroupe 69 pays producteurs, transformateurs, importateurs et exportateurs de diamant brut. En théorie, il interdit l'acquisition de diamants lorsqu'ils proviennent d'une zone de conflit. Mais, dans les faits, leur passage par d'autres territoires de production permet de les "blanchir". Ainsi authentifiés, ils gagnent alors les grands centres mondiaux de taille et de commerce du diamant, comme Anvers.

-

 

 

image 4 INTERNATIONAL

Exports US vers l'Afrique

Portail de l'African development Bank

image 5 ECONOMIE

Développement (sources: http://geoconfluences.ens-lsh.fr)

Le développement économique et social a partie étroitement liée avec la pacification et l'atténuation des conflits, en Afrique ou ailleurs dans le monde. Parmi les 10 pays en bas de tableau de l'IDH en 2004, neuf ont connu un conflit violent depuis les années 1990.
Le développement peut être mû par des mécanismes endogènes. Mais, dans le cas des pays d'Afrique subsaharienne les plus démunis, divers mécanismes d'aide internationale paraissent indispensables.
L'Onu avait défini en 2000, des Objectifs du millénaire pour le développement (OMD)* visant à réduire l'extrême pauvreté d'ici à 2015. De nombreux États africains sont concernés. Les fonds nécessaires à leur mise en œuvre doivent être rassemblés pour 2010, l'Aide publique au développement (APD) devrait alors atteindre 130 milliards d'USD (contre 80 en 2004), soit 50 milliards supplémentaires, dont la moitié destinéeà l'Afrique. Mais, selon les derniers engagements pris par les pays développés du G8, il n'est pas précisé si les mesures d'annulation de la dette feront partie de ces montants.
Des mécanismes de taxation redistributive ont également été proposés. Par exemple, le Trésor britannique espère lever 4 milliards d'USD d'ici à 2015 par le biais d'un système de "Facilité financière internationale". Les Français, suivis par les Chiliens et les Britanniques, ont proposé une taxe sur les billets d'avion qui devrait être effective en France pour la mi 2006.
Mais l'aide au développement ne se résume pas aux différentes formes d'aide publique. Les règles des échanges mondiaux définis dans le cadre de l'OMC, ou dans des cadres bilatéraux, peuvent inciter ou, au contraire, freiner, le développement économique des pays les plus pauvres. Les financements privés, par le biais de fondations d'entreprise par exemple, jouent aussi leur rôle (par exemple, la fondation Bill et Melinda Gates, dotée de 30 milliards de dollars, investit beaucoup dans le domaine de la santé et de la lutte contre le sida). Le bilan global est donc délicat à faire.
À moins de 10 ans de l'échéance de 2015, les OMD des pays d'Afrique subsaharienne paraissent souvent loin d'être acquis : 42 des 47 pays concernés ne pourront pas atteindre la moitié d'entre eux et 12 pays ne devraient en atteindre aucun. Au demeurant, la définition de ces objectifs a mobilisé la coopération internationale contre la pauvreté en la dotant d'un contrat collectif et d'un calendrier, premier exemple d'une planification de développement à l'échelle mondiale. La gestion de l'aide a été recentrée sur la recherche de résultats plutôt que sur le suivi des moyens mis en œuvre. Des cercles vertueux d'un développement durable en Afrique pourraient en être favorisés.
La réflexion sur les conditions du développement en Afrique passe aussi par l'examen du couple développement x gouvernance. Comment fonctionne leur corrélation ? Une bonne gouvernance est-elle la condition d'un développement vertueux ou l'inverse ?
La Banque mondiale, dans son dernier rapport sur la "gouvernance mondiale" (2005), a passé en revue 209 pays en fonction de 352 critères provenant de la Banque mondiale elle-même mais aussi de la fondation Freedom House ou du cabinet d'audit PriceWaterhouseCoopers. Son constat est le suivant : l'amélioration des conditions de vie est le résultat d'une meilleure gouvernance et non l'inverse. C'est donc la démocratie qui prime, pas l'économie, du moins pour une majorité de pays car il peut y avoir des exceptions (la Chine ou les pétro-monarchies du Golfe, par exemple, dont les caractéristiques sont à bien des égards particulières). D'une manière générale, une bonne gouvernance, à savoir une redistribution équitable des richesses et des ressources, des transferts raisonnés en faveur de l'éducation, de la santé, débouche sur des conditions de vie meilleures et sur une réduction renforcée de la pauvreté. Les effets sont rapidement efficaces : l'amélioration des droits humains, l'efficacité de l'administration et des régulations publiques, la lutte contre la corruption, le respect de règles de droit ont, d'après le rapport de la Banque mondiale, des résultats en moins de 10 ans.

Pour prolonger, compléter
- Dans le corpus documentaire du dossier : Le développement pour prévenir les conflits en Afrique > Les Objectifs du millénaire pour le développement (OMD)
- La page de la Banque mondiale :
www.worldbank.org/depweb/french/modules/economic/gnp/print.html
- Le FMI (IMF - Fonds monétaire international) : www.imf.org/external/country
- La Banque africaine de développement (BAD) : www.afdb.org

Pauvreté

L'Afrique subsaharienne rassemble 689 millions d'habitants, soit 11% de la population mondiale, en croissance moyenne annuelle de 2,7%. Parallèlement, son PIB, de 311 milliards d'USD, soit 1% du PIB mondial, ses exportations, de 90 milliards d'USD, ne représentent que 0,68% du commerce mondial total. Avec un revenu moyen/hab/an de 375 €, les populations africaines sont souvent parmi les plus pauvres du monde.
Quatorze pays africains font partie de la catégorie des Pays pauvres très endettés (PPTE) dont la liste, dressée par le G8, comporte les pays suivants : Bénin, Burkina Faso, Ethiopie, Ghana, Madagascar, Mali, Mauritanie, Mozambique, Niger, Rwanda, Sénégal, Tanzanie, Ouganda et Zambie.
La hausse du prix des matières premières, parmi d'autres facteurs, ont permis une croissance économique de 5,1% en termes réels de l'Afrique en 2004. Mais, la pauvreté n'a pourtant pas reculé car les richesses ne sont pas redistribuées. Les Objectifs du millénaire pour le développement (OMD) adoptés par l'ONU en 2000 ont pour objectif de réduire la pauvreté de moitié d'ici à 2015. Pour les atteindre, une croissance de 7% par an serait nécessaire. Or, de 1990 à 2004, le rythme annuel moyen de croissance en Afrique subsaharienne n'a été que d'à peine 2,5%. Et la hausse du prix de certaines ressources énergétiques, minières, y a largement contribué, ce qui n'assure pas une croissance nécessairement durable. La croissance africaine n'est pas suffisamment forte et pas suffisamment "inclusive" pour tirer les populations les plus fragiles vers le développement.
Selon la Banque mondiale, le revenu par habitant a diminué d'un quart dans les pays de l'Afrique sub-saharienne entre 1975 et 2003 tandis qu'il augmentait dans le reste du monde. L'espérance de vie à la naissance y est, en 2004, inférieure à ce qu'elle était il y a quarante ans.

Aux yeux de certains, l'Afrique subsaharienne serait trop pauvre pour décoller économiquement, victime d'handicaps cumulés difficiles à surmonter : maladies endémiques, enclavements des territoires, insuffisance des infrastructures, déficits éducatifs, manque de capitaux propres ou capitaux dépendants de l'étranger, par exemple. Ainsi la plupart des États seraient dans l'incapacité d'enclencher les cercles vertueux du développement sans aide extérieure. De fait, l'Afrique subsaharienne a bénéficié d'une augmentation de l'Aide publique au développement (APD) ces dernières années, une part de celle-ci provenant de l'aide d'urgence et de l'allègement de la dette. Les "bons élèves", comme l'Ethiopie, le Mozambique, la Tanzanie, ont reçu l'essentiel de ces fonds. Inversement, l'aggravation des problèmes de gouvernance a pénalisé, par exemple, le Zimbabwe ou la République centrafricaine. Cette dernière illustre ce qu'est un État incapable de sortir du "piège de la pauvreté".

Voir en complément quelques données sur les
Objectifs du millénaire pour le développement

Les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD)

L'idée d'objectifs quantifiés pour favoriser le développement des pays les plus pauvres de la planète est apparue en 1996. Les pays donateurs regroupés au sein du Comité d'aide au développement (CAD) de l'Organisation de coopération et de développement économique (OCDE) ont adopté une stratégie internationale de développement, première version de ce qui deviendra, en 2000, les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) sous l'égide des Nations unies.
Ces objectifs, au nombre de huit, devraient être atteints en 2015. Il s'agit de : réduire de moitié le nombre de personnes vivant avec moins d'1 USD par jour ; donner accès à l'éducation primaire à tous en s'attaquant aussi aux inégalités entre sexes ; réduire des deux tiers la mortalité infantile ; diminuer des trois quarts celle liée à la maternité ; stopper la propagation du sida et du paludisme ; réduire de moitié le pourcentage de la population n'ayant pas accès à l'eau potable ; poursuivre la mise en place d'un système commercial ouvert et non discriminatoire ; augmenter l'aide publique et alléger la dette.

Progrès vers la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD)

Afrique subsaharienne

État

Rang selon l'IDH

Objectifs atteints (1)*

État

Rang selon l'IDH

Objectifs atteints (1)*

Afrique du Sud

107

4

Guinée-Bissau

167

0

Angola

161

2

Guinée équatoriale

111

2

Bénin

158

3

Kenya

134

3

Botswana

126

5

Lesotho

132

4

Burkina Faso

169

2

Libéria

???

0

Burundi

171

1

Madagascar

147

3

Cameroun

135

1

Malawi

163

4

Cap Vert

100

5

Mali

164

3

Comores

137

3

Maurice

67

7

Congo

136

2

Mauritanie

152

3

Congo RDC

155

1

Mozambique

170

0

Côte d'Ivoire

156

1

Namibie

122

5

Djibouti

149

3

Niger

172

0

Érythrée

157

2

Nigéria

148

1

Éthiopie

168

0

Ouganda

150

2

Gabon

117

2

Rep. Centrafricaine

165

1

Gambie

160

3

Rwanda

162

2

Ghana

129

4

Sao Tomé-et-Principe

119

1

Guinée

159

2

Sénégal

154

4

 

Sierra Leone

173

1

(1) - Nombre d'objectifs probablement atteints en 2015 (sur 7 objectifs)
Remarque : tous les champs ne sont pas renseignés
Source : OCDE, Repères n°6, mai 2005 - L'économie africaine en 2004 : des perspectives prometteuses ? D'après les Perspectives économiques en Afrique 2004 / 2005 (BAD et OCDE)

 

 

image 6 SECTEURS

Alimentation et agriculture : source: http://geoconfluences.ens-lsh.fr
Les situations de famine n'ont pas encore disparu d'Afrique alors qu'elles se sont considérablement réduites ailleurs dans le monde. L'aide alimentaire internationale assure la survie de nombreux africains, qu'ils soient déplacés, regroupés dans des camps de réfugiés ou qu'ils vivent sur leurs propres territoires.
Alors que la part des personnes souffrant de déficit alimentaire a été ramenée de 37% de la population mondiale pour la période 1969 - 1971 à 17% en 2002 - 2003, elle n'est passée que de 34% à 33% en Afrique subsaharienne pour ces mêmes dates.
Les conditions climatiques, les invasions de criquets et autres "calamités" dont souffre le continent n'expliquent pas par à elles seules ces situations extrêmes. Elles sont, en revanche, révélatrices des précarités de vie de nombreuses populations, sans réserves alimentaires permettant de pallier de mauvaises années, d'assurer des soudures délicates. La plupart des pays d'Afrique ne sont pas dotés des "amortisseurs" nécessaires pour résister aux aléas tant locaux et régionaux (sécheresses, inondations, etc.) qu'internationaux (volatilité des cours des matières premières par ex.) et la vulnérabilité des populations est parfois extrême.
Un rapport remis par la FAO* en 2005 au Comité de la sécurité alimentaire mondiale, relevait que ce sont les conflits armés qui restaient la cause principale des crises alimentaires. D'une manière générale, les situations de famine sont, la plupart du temps, davantage les conséquences des actions humaines que de la variabilité inter-annuelle des conditions naturelles.
Ainsi, au Zimbabwe, les aléas climatiques ne sont pas seuls responsables des crises alimentaires récentes. La réforme agraire, engagée en 2000 par le président Robert Mugabe, visait à redistribuer aux populations noires les terres détenues par les fermiers blancs. Mais, conduite de manière brutale et sans moyens ni assistance auprès des nouveaux exploitants, elle a complètement déstructuré le secteur agro-alimentaire et ses filières. La quasi totalité des fermes commerciales a été saisie par l'État et les terres les plus intéressantes ont souvent été confiées à des proches du pouvoir, sans être réellement mises en valeur. Des dizaines de fermes ont été pillées, parfois incendiées et des friches ont souvent pris la place des champs cultivés. Jadis gros producteur régional de céréales (dont le maïs, base de l'alimentation nationale) et d'autres produits agricoles (tabac), le Zimbabwe doit faire appel à l'aide alimentaire. Une telle situation est bien entendu source de violences, de conflits. De nombreux fermiers blancs ont dû fuir vers les pays voisins (Mozambique par exemple) et de nombreux Zimbabwéens clandestins tentent leur chance en Afrique du Sud ou au Botswana. Pour se protéger de ces migrants, ce dernier pays, relativement prospère, a entrepris de protéger sa frontière en édifiant un grillage électrifié.

- Dans ce dossier :
> Agriculture et conflits en Côte d'Ivoire   (A. Fromageot)
> Crises, insécurité alimentaire et aides d'urgence . L'exemple de la Côte d'Ivoire

- L'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) :
www.fao.org/index_fr.htm

- Le Programme alimentaire mondial (PAM) : www.wfp.org/french ou le World Food Programme (WFP, davantage d'informations) : www.wfp.org/english

Ressources et rente source: http://geoconfluences.ens-lsh.fr

"Sang du cacao", "diamants de sang", "pierres de la mort", ou autres "gemmes de la guerre" ... la floraison de ces expressions reflète une réalité : leurs abondantes ressources naturelles ne font pas, le plus souvent, le bonheur des populations africaines.
Pour les pays pauvres, les recettes provenant des matières premières alimentent trop souvent la corruption et la mal gouvernance. Elles sont autant de cercles vicieux de la violence et des prévarications. Elles multiplient les risques géopolitiques de coups d'État et servent souvent à financer les conflits, guerillas, guerres civiles. Si les investissements, dans le pétrole et le gaz par exemple, bénéficient à certains pays d'Afrique (Angola, Tchad, Guinée-Equatoriale, Soudan), ils ne profitent guère au développement de leurs populations. Et la dépendance, parfois extrême, à l'égard des seules ressources de leur sol et sous-sol, rendent ces économies très vulnérables. Cela crée des mentalités et des comportements rentiers privilégiant la consommation et peu favorables à l’entreprenariat. Le déficit d'esprit d’entreprise, souvent observé en Afrique, n’est sans doute pas sans rapport avec le poids écrasant d’une économie extractive contrôlée par des sociétés étrangères : les royalties ne stimulent pas le goût du risque.
Les firmes ou sociétés étrangères ou pseudo-nationales continuent, comme à l'époque coloniale, d'exporter des produits bruts en en réinvestisant que trop peu leurs bénéfices sur place. Les détenteurs du pouvoir politique pratiquent, trop souvent, une redistribution clientéliste et clanique des recettes nationales, visibles ou invisibles, générées par l’exploitation des ressources : la manne pétrolière prédispose, tout comme le coltan (composé de deux métaux rares, le columbium et le tantale), l'or et le diamant, etc… on le sait, à la kleptocratie.
Ainsi, en Angola, le diamant a longtemps financé la guerre puis, la paix revenue, le parti au pouvoir (le MPLA). Christine Messiant, chercheuse à l'EHESS, spécialiste de l'Angola, observe : "(...) il continue à y avoir appropriation massive des ressources de la nation, qui n'a, malgré le multipartisme et la paix, pas cessé d'être un parti-État. Depuis, l'économie est verrouillée, et ce contrôle général est en train de se renforcer avec la paix" (citation Le Monde du 3 septembre 2005). Selon un calcul du FMI, 4,22 milliards d'USD auraient disparu des caisses de la Banque centrale d'Angola entre 1997 et 2002, soit 9,25% du PNB du pays. L'envolée du cours des matières premières énergétiques a permis à l'Angola d'engranger une croissance moyenne d'environ 10% entre 1998 et 2004. Mais l'exploitation des recettes du pétrole (plus de 45% du PIB) est dans les mains de la compagnie pétrolière nationale Sonangol, de la Banque nationale d'Angola et du président Dos Santos. Certaines recettes n'apparaissent pas du tout dans les comptes publics, celles du diamant par exemple.
Jusqu'à six armées étrangères et de nombreuses milices locales se sont affrontées en République démocratique du Congo, largement motivées par le contrôle des ressources. Un rapport d'experts internationaux, remis au Conseil de sécurité de l'ONU en 2003, a pu mettre en lumière les pratiques de pillage des ressources naturelles (coltan, or, diamants, etc), de travail forcé dans les mines et l'implication de certaines compagnies occidentales dans ce système.
La mono-exploitation de ressources a cependant pu entretenir des périodes de prospérité en Afrique, tel le "miracle" ou "modèle" ivoirien, largement fondés sur l'exploitation du cacao (60% des recettes d'exportation du pays en 2002). Mais le succès de cette économie de plantation reposait largement sur la stabilité politique du long règne de Félix Houphouët-Boigny, sur le travail peu rémunéré des Burkinabés et autres Maliens et sur le soutien du système de la France - Afrique.
Pour Roland Pourtier*, le cas du Gabon est exemplaire d'une intégration territoriale, d'une "gabonisation" réussie grâce à la rente perçue de l'exploitation forestière et pétrolière.

Dans certains pays, la situation pourrait évoluer positivement. Au Congo et au Nigéria par exemple, le budget est préparé en se fondant sur une estimation très prudente de l'évolution des cours du pétrole. Tout surplus est déposé sur un compte spécial auprès de la banque centrale. Ainsi, le gouvernement du Congo a pu régler les arriérés de sa dette extérieure. L'initiative sur la transparence des industries extractives (Extractive Industries Transparency Initiative - EITI)* vise à encourager le partage d'informations entre pouvoirs publics et compagnies privées, plusieurs pays producteurs africains pourraient y adhérer. Le Congo publie régulièrement sur son site web officiel des informations détaillées relatives aux opérations financières du secteur pétrolier.
En revanche, en dépit de fortes objections de la Banque mondiale menaçant de renoncer à investir dans l'oléoduc Tchad-Cameroun, le Tchad a renoncé à créer un fonds de réserve, au profit des générations à venir qui devait être alimenté par 10% des revenus du pétrole (décembre 2005) et a "assoupli" les contrôles sur l'utilisation des revenus du pétrole.
Dans la filière de la production de diamants, des mesures d'assainissement ont été entreprises (Le Monde, 1er novembre 2003). Le "Processus de Kimberley", lancé en 2000, regroupe 69 pays producteurs, transformateurs, importateurs et exportateurs de diamant brut. En théorie, il interdit l'acquisition de diamants lorsqu'ils proviennent d'une zone de conflit. Mais, dans les faits, leur passage par d'autres territoires de production permet de les "blanchir". Ainsi authentifiés, ils gagnent alors les grands centres mondiaux de taille et de commerce du diamant, comme Anvers.

- Dans ce dossier : L'exemple de l'exploitation forestière en République centrafricaine (Benoît Boutefeu)
- Roland Pourtier - Derrière le terrain, l'État - Histoires de géographes, textes réunis pas Chantal Blanc Pamard - Éditions du CNRS - 1991
- Extractive Industries Transparency Initiative (EITI) :
ww w.eitransparency.org

- Un rapport européen sur la filière cacao en Côte d'Ivoire (url à venir) :


Afrique- énergie, commerce, diamants

Dans ce dossier : L'exemple de l'exploitation forestière en République centrafricaine (Benoît Boutefeu)

- Extractive Industries Transparency Initiative (EITI) : ww
w.eitransparency.org
- Un rapport européen sur la filière cacao en Côte d'Ivoire (url à venir) :

image 7 SOCIETE

Pauvreté

L'Afrique subsaharienne rassemble 689 millions d'habitants, soit 11% de la population mondiale, en croissance moyenne annuelle de 2,7%. Parallèlement, son PIB, de 311 milliards d'USD, soit 1% du PIB mondial, ses exportations, de 90 milliards d'USD, ne représentent que 0,68% du commerce mondial total. Avec un revenu moyen/hab/an de 375 €, les populations africaines sont souvent parmi les plus pauvres du monde.
Quatorze pays africains font partie de la catégorie des Pays pauvres très endettés (PPTE) dont la liste, dressée par le G8, comporte les pays suivants : Bénin, Burkina Faso, Ethiopie, Ghana, Madagascar, Mali, Mauritanie, Mozambique, Niger, Rwanda, Sénégal, Tanzanie, Ouganda et Zambie.
La hausse du prix des matières premières, parmi d'autres facteurs, ont permis une croissance économique de 5,1% en termes réels de l'Afrique en 2004. Mais, la pauvreté n'a pourtant pas reculé car les richesses ne sont pas redistribuées. Les Objectifs du millénaire pour le développement (OMD) adoptés par l'ONU en 2000 ont pour objectif de réduire la pauvreté de moitié d'ici à 2015. Pour les atteindre, une croissance de 7% par an serait nécessaire. Or, de 1990 à 2004, le rythme annuel moyen de croissance en Afrique subsaharienne n'a été que d'à peine 2,5%. Et la hausse du prix de certaines ressources énergétiques, minières, y a largement contribué, ce qui n'assure pas une croissance nécessairement durable. La croissance africaine n'est pas suffisamment forte et pas suffisamment "inclusive" pour tirer les populations les plus fragiles vers le développement.
Selon la Banque mondiale, le revenu par habitant a diminué d'un quart dans les pays de l'Afrique sub-saharienne entre 1975 et 2003 tandis qu'il augmentait dans le reste du monde. L'espérance de vie à la naissance y est, en 2004, inférieure à ce qu'elle était il y a quarante ans.

Aux yeux de certains, l'Afrique subsaharienne serait trop pauvre pour décoller économiquement, victime d'handicaps cumulés difficiles à surmonter : maladies endémiques, enclavements des territoires, insuffisance des infrastructures, déficits éducatifs, manque de capitaux propres ou capitaux dépendants de l'étranger, par exemple. Ainsi la plupart des États seraient dans l'incapacité d'enclencher les cercles vertueux du développement sans aide extérieure. De fait, l'Afrique subsaharienne a bénéficié d'une augmentation de l'Aide publique au développement (APD) ces dernières années, une part de celle-ci provenant de l'aide d'urgence et de l'allègement de la dette. Les "bons élèves", comme l'Ethiopie, le Mozambique, la Tanzanie, ont reçu l'essentiel de ces fonds. Inversement, l'aggravation des problèmes de gouvernance a pénalisé, par exemple, le Zimbabwe ou la République centrafricaine. Cette dernière illustre ce qu'est un État incapable de sortir du "piège de la pauvreté".

Voir en complément quelques données sur les Objectifs du millénaire pour le développement

 

image 8 OPINIONS

 

image 9 PERSPECTIVES

Perspectives économiques en Afrique 2004/2005 rapport de l'OCDE et de la Banque africaine de développement (BAD)
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